Ce qui a été appréhendé par les autorités de la wilaya d'El-Bayadh après les folles rumeurs de protestation que la population de Kef Lahmar, à 45 kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya, préparé pendant des semaines, a eu son effet à partir de la soirée de mardi passé. En effet, des dizaines de citoyens se sont rassemblés devant le siège de l'APC tout en procédant à l'installation d'une kheïma, qui allait servir par la suite de lieu où se prenaient les décisions. Les services d'ordre, présents sur les lieux, suivaient de près le développement de la situation sans pour autant intervenir. Seulement avec l'intensité que prenait la protestation le lendemain matin, la gendarmerie a pris possession des lieux pour appeler les citoyens à se disperser et laisser les employés de l'APC rejoindre leur poste de travail. C'est à ce moment que les émeutes se sont déclarées avec l'usage du gaz lacrymogène, un procédé jamais vécu dans la localité. Ainsi, malgré l'ouverture de la RN6a fermée à la circulation la veille des émeutes, rien n'a pu arrêter la furie des jeunes qui voulaient que l'assemblée élue soit dissoute sans aucun préalable. Le bilan est sans appel : 13 gendarmes et 2 citoyens blessés. Transférés à l'hôpital d'El-Bayadh, les soins prodigués par les services hospitaliers ont permis aux blessés de rejoindre, dans la même journée, leur domicile. Cependant, la rumeur ayant fait cas de la mort d'une femme âgée de 60 ans n'était que le fruit de rumeurs, puisque le rapport des services de l'hôpital a fait ressortir un cas respiratoire qui pourrait être lié à l'usage de gaz lacrymogène, surtout qu'elle avait quitté l'hôpital dans la soirée de mercredi, sans aucune complication notable. Les autorités de la wilaya, après une journée d'émeutes, ont reçu une délégation composée de notables de la localité, qui a remis officiellement les doléances de la population qui se résume, en gros, à la dissolution de l'assemblée élue, composée de 7 membres, issus de 7 partis politiques différents, et dont le président appartient au RND. Après cette entrevue avec le wali, le calme est revenu dans la matinée de jeudi pour laisser place à une commission d'enquête diligentée par le premier magistrat de la wilaya qui entamera son travail à partir d'aujourd'hui, pour déterminer les tenants et les aboutissants de ces évènements. A. Moussa