La région de Sfisef vit, depuis mardi dernier (jour de l'assassinat du jeune policier et de l'enlèvement en plein jour du brave Kaddour), sous les pressions des attaques terroristes. En effet, la psychose et la peur d'un ramadhan cauchemardesque se sont emparées de la population locale. Que ce soit au village de Sfisef ou au niveau des habitations “éparses”, l'heure est au suspense avec le retour annoncé de l'un des plus sanguinaires terroristes de la région, en l'occurrence “Dib Djiâan” (loup affamé). Cet “émir” des monts de Stamboul s'est manifesté après une éclipse qui aura duré quelque temps, en revendiquant, jeudi soir, l'attentat meurtrier et le rapt du Patriote, perpétrés respectivement mardi et mercredi derniers, selon des informations recueillies ici et là. Le mois de ramadhan, qui rimait durant des années avec assassinats, faux barrages meurtriers, guet-apens, rackets..., risque d'être, hélas, singulièrement sanglant cette année. Les couleurs ont déjà été annoncées la semaine dernière, nous dit-on sur les lieux. Le groupe armé, composé essentiellement des terroristes de la région, tente de se “refaire une virginité”, en n'attaquant et en ne ciblant que les policiers, les gendarmes et les Patriotes. Selon la rumeur qui se répand dans la région, le tristement célèbre Dib Djiâan a rendu public un communiqué à travers lequel il est fait appel aux jeunes de regagner les maquis, sinon d'observer dorénavant une désobéissance civile. Par ailleurs, la population des bourgades éparses, qui a eu vent du retour de l'auteur de l'assassinat des 9 enseignantes en 1997, a fui les lieux, encouragée par l'absence des Patriotes. Ceux-ci ont dû abandonner leurs actions de surveillance et de protection des populations rurales, suite à un désarmement intempestif. Ces réfugiés des temps nouveaux se démènent, comme ils le peuvent, pour s'installer là où ils le peuvent. En effet, les trois fermes que nous avons pu visiter semblent à l'abandon et rien d'indique que leurs habitants y reviendront de sitôt. B. H.