Les avocats ont exigé, avant-hier, lors d'une réunion au bâtonnat d'Alger “le retrait du projet de loi portant sur la profession” se trouvant actuellement à l'APN. Ils étaient plus d'une centaine à assister à cette réunion, la première du genre, en présence de Me Sellini, réélu récemment bâtonnier d'Alger, pour débattre du projet de loi portant sur la profession d'avocat. Les présents ont demandé la tenue d'un sit-in pour revendiquer le retrait de ce projet et faire entendre leur voix, mais Me Sellini a précisé qu'il fallait respecter la loi. “Nous sommes des hommes de loi et nous allons revendiquer nos droits par les canaux légaux.” Selon Me Lekhlef Chérif, “les avocats refusent l'amendement de certains articles et exigent, carrément, le retrait de ce projet qui porte atteinte à la profession de la défense.” Dans le sillage, il appelle l'ensemble des avocats à l'échelle nationale à se réunir en assemblées générales extraordinaires pour “agir rapidement et stopper ce projet” et que le projet, précise-t-il, soit débattu par la base lors de ces AG qui sortiront avec des recommandations transmises par la suite à la tutelle et aux autorités compétentes. Me Lekhlef a soulevé certains articles qui touchent les intérêts de la défense tels que l'article 24 qui stipule que “lorsqu'une juridiction estime que l'avocat a failli à ses obligations professionnelles, le procureur général en informe le bâtonnier afin de prendre des mesures disciplinaires adéquates. Le bâtonnier peut, dans un délai d'un mois, soit classer l'affaire, soit saisir le conseil de discipline”, l'avocat sera suspendu jusqu'à sa traduction devant le conseil de discipline et que l'immunité du bureau de l'avocat, selon ce projet, pourra être soumise à la perquisition même en l'absence du bâtonnier. Les avocats ont dénoncé, également, l'implication de la tutelle dans la profession qui “est une profession indépendante” à l'exemple du classement de l'avocat par le bâtonnier qui peut être revu par le magistrat et peut faire recours. Les avocats ont évoqué aussi, lors de cette réunion, les difficultés de recueillir les signatures. La pétition actuelle compte 1 500 signataires avant qu'ils ne décident de sensibiliser l'ensemble des avocats, et ce, à l'échelle nationale pour retirer le projet. NEïLA B.