Malgré toutes les entraves et tous les efforts de ses opposants, le bâtonnier d'Alger, Me Sellini a organisé “ses” élections pour le renouvellement du Conseil de l'ordre d'Alger. Ainsi, jeudi passé s'est déroulé le premier tour au niveau de la cour d'Alger. Les résultats définitifs n'ont été connus que tard dans la nuit, soit aux environs de 2h du matin. Comme il fallait s'y attendre, les avocats ne se sont pas rués sur les urnes pour choisir leurs représentants. Sur les 3 923 inscrits, il y a eu seulement 1 395 votants. 1 320 bulletins ont été comptés et 75 ont été annulés. Soit un taux de participation de 35,56% (et 33,65% de voix exprimées), ce qui est loin d'être représentatif de la corporation et dénote aussi le désintérêt des robes noires envers ces élections qui ont fait couler beaucoup d'encre. Parmi les candidats, seul Me Sellini a pu passer ce tour en ayant gagné 796 voix. Il faudra attendre le second tour, jeudi prochain, pour connaître les noms des 30 autres qui devront siéger au Conseil de l'ordre du bâtonnat d'Alger. Bien avant ces élections, les listes de Me Chaoui et de Me Bouchachi ont été retirées. Il y a eu aussi le retrait d'autres candidats à titre individuel à l'instar de Me Mentalecheta. Ces résultats viennent ainsi confirmer la fuite en avant imposée par le bâtonnier sortant qui s'ouvre, du même coup, un chemin vers un troisième mandat de plus en plus contesté. Rappelons que ce premier tour survient deux mois après l'annulation des résultats des élections de l'année passée par le Conseil d'Etat suite aux recours déposés par les opposants à Sellini. Une décision qui avait suscité des réactions en chaîne et qui annonçait également de grands chamboulements dans la corporation. Des espoirs légitimes, surtout que cette annulation survenait en plein débat sur le très critiqué projet de loi portant profession d'avocat et que le ministère de la Justice semble vouloir imposer. On assiste donc à un remake du scrutin de 2008 comme si rien n'avait changé entre-temps. Ainsi, sauf surprise, il faut s'attendre, jeudi prochain, à ce que le Conseil de l'ordre d'Alger soit une copie conforme du précédent, ce qui confirmerait l'état de déliquescence dans lequel se trouve une corporation bien triste à voir. Salim Koudil