Béni fut pour le CRB ce jour où l'APC de Belouizdad a décidé, enfin, de tendre la main au club phare du quartier, en lui consacrant une enveloppe d'un milliard et demi, à titre de budget annuel pour la CSA. Pour un club aux ambitions du Chabab, une telle subvention est insignifiante, surtout qu'elle tarde à “entrer dans le compte du club, à cause de problèmes administratifs”, confie le président Mahfoud Kerbadj. “Néanmoins, elle constituera une bouée de sauvetage dans une période de vaches maigres où le manque de finance fait cruellement défaut à la trésorerie”, enchaîne-t-il. “On n'a rien reçu pour le moment. À chaque fois, on nous fait sortir des prétextes pour justifier le retard. Parfois, on nous dit que le compte de l'APC ne contient pas suffisamment d'argent, parfois on parle d'erreur sur le mandat global. Je ne sais pas si ces erreurs sont préméditées, mais l'essentiel qu'à présent, nous n'avons rien touché de ce budget. Nous allons voir si cela va se faire en ce début de semaine”, ajoute Kerbadj. Une partie de la subvention sera réservée au football. La direction n'a pas d'autre choix, étant dans l'obligation de procéder de la sorte et de puiser dans les fonds de la CSA pour subvenir aux besoins de la SSPA où l'argent ne coule pas à flots. “Vous n'êtes pas sans savoir que la CSA est l'actionnaire majoritaire de la SSPA. Ce qui nous donne le droit de disposer de cet argent pour le football, étant donné qu'il y a des jeunes catégories à prendre en charge, sans omettre bien évidemment les autres disciplines”, explique-t-il. Ce qui intrigue les Belouizdadis, ce n'est pas uniquement ce retard pour la réception de l'argent émanant de l'APC, mais plutôt le fait que d'autres pensionnaires de l'élite bénéficient de budgets plus conséquents, allant jusqu'à 5 milliards de centimes, des pouvoirs publics, et plus précisément des fonds de willaya. Ce qui est valable pour certain clubs ne l'est pas pour d'autres, et c'est le plus étonnant dans cette histoire. “Pourtant, les recommandations du ministère de la Jeunesse et des Sports sont claires. Elles exhortent les walis à maintenir les subventions des clubs durant ces premières années de passage vers le professionnalisme. Malheureusement, elles sont applicables dans certaines wilayas, dans d'autres non. À Alger, en tout cas, c'est toujours un niet total. On continue à faire la sourde oreille pour tout ce qui concerne le sport et les clubs de l'élite. J'ai l'impression que le wali n'a aucun respect envers les clubs. Allez demander aux responsables des équipes des autres wilayas, combien de fois ils peuvent se réunir avec leur wali pendant la semaine. Chez nous, au niveau de la capitale, on éprouve toutes les peines du monde pour avoir ne serait-ce une audience avec le premier responsable de wilaya”, constate amèrement le patron du Chabab de Belouizdad. M. B.