En l'an I du professionnalisme, ce n'est certainement pas l'argent qui coule à flots au Mouloudia d'Oran. Bien qu'il soit devenu société sportive par actions, dont le principal actionnaire est son actuel président et indispensable bailleur de fonds Tayeb Mehiaoui, le MCO peine encore à s'assumer en tant que club à réelle dimension professionnelle, encore moins à afficher une quelconque autonomie financière. Le manque de subventions étatiques se fait cruellement ressentir, d'où cette sorte de sentiments mitigés entre jalousie et dépit, nés au sein du MCO, par rapport à d'autres pensionnaires de l'élite nationale qui ont bénéficié, tout récemment, d'importantes sommes émanant des fonds de wilaya et des budgets de leurs mairies respectives. C'est que l'amateurisme avait ça de bon ! Des subventions à rallonges étaient alors accordées aux clubs, dont le MCO, au niveau de la direction duquel on se plaint désormais de l'absence, ou alors du retard accusé dans la réception de ces milliards tirés du Trésor public. Le président-directeur général de la SSPA-MCO, Tayeb Mehiaoui, en fait d'ailleurs l'amer constat. “Depuis l'entame de la saison en cours et jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons malheureusement encore rien reçu. Ni de l'APC ni de la wilaya. Nous avons lancé des appels, mais on attend toujours”, constate Mehiaoui, avant de positiver : “Cependant, je sais pertinemment que le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, est très attentif au sport en général, au football et aux performances du Mouloudia en particulier. Le sujet a été tout récemment évoqué, et le wali s'est engagé à nous prêter main-forte. Une entrevue est même programmée pour les jours à venir afin de donner forme aux promesses qui ont été faites. Le Mouloudia d'Oran en a grandement besoin. Surtout que nous ne ferons pas exception dans le paysage footballistique de la Ligue 1 dans la mesure où toutes les informations qui nous proviennent concernant la vie des (autres) clubs font état de contributions étatiques et de subventions financières destinées à accompagner ces clubs dans leurs premiers pas dans le professionnalisme. Pourquoi, alors, voudriez-vous que le MCO soit le seul club à ne pas bénéficier des mêmes aides financières que les autres clubs qui sont nos concurrents ?” Pour notre interlocuteur, “il faut être réalistes, car sans les subventions étatiques, on ne s'en sortira pas et il (nous) sera extrêmement difficile de tenir tous (nos) engagements et d'être à la hauteur des espérances et des objectifs tracés en début de saison, financièrement parlant”. Benamar : “L'ASMO attend un geste du wali” Pas très loin d'El-Hamri, à M'dina J'dida pour être plus précis, où l'ASMO continue de batailler ferme pour rester dans le sillage du trio de tête en Ligue 2, le discours des responsables abonde dans le même sens défendu par leur ancien président, Tayeb Mehiaoui. Tout aussi inquiet du “manque de soutien financier aux clubs oranais”, le manager général de l'ASMO, Houari Benamar, espère également que ce mois d'avril “soit porteur de bonnes nouvelles sur le plan financier, pour que l'ASMO, tout comme le MCO, puisse rivaliser loyalement avec les autres clubs des autres villes qui ont perçu des subventions”. D'ailleurs, tout en confirmant l'information selon laquelle “l'APC d'Oran octroiera à l'ASMO et au MCO deux milliards de centimes” d'ici la fin de la saison, ledit responsable asémiste attend, tout comme son homologue du Mouloudia, un “signe de l'APW”. “Normalement (ndlr, les deux milliards de l'APC), c'est convenu. Mais du côté de la wilaya, aucun signe encourageant ou bonne nouvelle en perspective. Rien n'indique que nous recevrons quelque chose, comme rien n'indique que nous ne recevrons rien”, nuance, ainsi, Houari Benamar. “Le professionnalisme en Algérie en est à sa toute première année. Les clubs rencontrent des difficultés dans la mesure où le nouveau mode de gestion, en particulier dans le registre lié aux mannes financières émanant des subventions étatiques, diffère. On ne peut pas tout assumer, comme ça, d'emblée. L'Etat doit nous accompagner. C'est pour cela que la subvention allouée par l'APC et destinée, officiellement, aux CSA, nous permettra surtout de ne pas être dans le rouge”, estime le responsable asémiste. Et de renchérir : “On espère que les autorités locales nous aideront en ce décisif et si important mois d'avril. C'est le moment, car nous sommes dans une période charnière de la saison. C'est à l'occasion des rencontres à venir que seront connues les formations qui accéderont et celles qui rétrograderons. Pour motiver davantage les joueurs et couvrir tous les frais inhérents au transport, à l'hébergement et à la restauration, ainsi que ceux qui découlent de la prise en charge des jeunes catégories, il nous faut ce coup de pouce salvateur des autorités locales. D'autant plus qu'à Oran, ce ne sont pas les fonds, aussi bien publiques que privés, qui manquent.” Sans détour, Benamar enchaîne : “On attend toujours un signe des services concernés de la wilaya et/ou du premier magistrat local qu'est le wali. On en a besoin. On en a même plus que besoin, d'autant plus que l'équipe marche bien et demeure toujours en course pour l'accession, dans la mesure où un point seulement nous sépare de cette troisième place, synonyme d'accession. À l'ASMO, nous fondons d'ailleurs beaucoup d'espoirs sur cette aide financière qui pourrait s'avérer comme une réelle bouffée d'air frais. Surtout que beaucoup de clubs de l'élite et de son antichambre, qui sont du reste nos concurrents directs, ont bénéficié de sommes importantes de la part de leurs autorités locales comme signe d'encouragement et de motivation supplémentaires à même d'atteindre leurs objectifs.” Et d'en faire une parallèle pour intelligemment et pragmatiquement conclure : “Les jeunes de la ville d'Oran, qu'ils soient supporters de l'ASMO ou du MCO, méritent bien un pareil traitement.” R. B.