Résumé : Aïssa revint à la rescousse. Da Kaci tente de gagner du temps afin de trouver une réponse plausible à la demande de son ami. Mais ce dernier lève le ton. Il n'était pas né de la dernière pluie, et ne compte pas lâcher prise aussi vite. Il va jusqu'à sermonner son ami. 8eme partie Il ne termine pas sa phrase, car Kaci était devenu rouge d'indignation et de honte. Quelques villageois attablés non loin d'eux s'étaient retournés pour suivre une conversation dont il se délectaient. Kaci baisse les yeux, et lance d'une petite voix : -Non, ne dis rien de plus Aïssa. Je suis le premier responsable de ma famille et même mes fils, qui ont déjà leur propre famille, ne peuvent que s'incliner devant mes décisions. - Alors pourquoi t'entêtes-tu donc à tourner autour du pot ? La décision te revient à toi seul. Et si j'ai bien compris, tu essayes encore de fuir la réalité et de te terrer dans des mensonges sans fondement. Il se tut un moment, et se mit à tousser, avant de poursuivre : - Je ne lâcherais pas Ghenima, et quiconque s'approchera d'elle sera sous terre en deux secondes. Je n'ai plus qu'a attendre ta réponse demain devant la djemaâ. Kaci sursaute : - La djemaâ ? - Oui, le comité des sages. Tu ne vas tout de même pas accorder la main de ta fille, sans que le reste du village soit au courant. N'est–il pas dans nos coutumes de réciter la fatiha, et de conclure chaque union devant la djemaâ ? Kaci devint blanc comme un linge. Il sentit le vertige le gagner, et sa respiration devint saccadée : - Tu, tu vas trop vite en besogne Aïssa, arrive t-il enfin à articuler. - Trop vite ? Mais mon cher, je t'ai laissé largement le temps d'étudier ma proposition, et de me donner une réponse. Plus de cinq mois sont passés. Que veux-tu de plus ? - Mais, je ne t'avais rien promis, je voulais un temps de réflexion, et…. - Oui j'ai compris, tu ne pouvais pas heurter la sensibilité de ton vieil ami, mais ton silence sera tout de suite jugé comme favorable à ma demande devant la djemaâ, tu le sais bien. Kaci sentit les larmes brûler ses yeux. Ce loup avait bien monté son coup, et maintenant, il se retrouve bien coincé. Les mœurs rigides du village et le jugement des sages, seront à n'en pas douter en faveur de Aïssa. Pauvre Ghenima ! Sa fille chérie, si jeune si belle. Il avait espéré un meilleur parti pour elle, et avait même repoussé des demandes bien plus intéressantes. Est –ce une malédiction qui s'abattait sur lui ? (À suivre) Y. H.