Le Théâtre régional de Annaba Azzedine-Medjoubi, a abrité, le week-end dernier, la générale de sa toute dernière production, “Zawbaâ fi fendjan”, écrite et mise en scène par Ahmed Rezak. D'après ce dernier, cette pièce est “un vaudeville qui tourne au drame après maints rebondissements... comiques”. “Zawbaâ fi fendjan” raconte l'histoire d'un petit village, au milieu de nulle part, où toute la population est analphabète. Par malheur, les deux intellectuels du village, le secrétaire général plie bagages et prend la poudre d'escampette, et le deuxième, le comptable meurt d'un arrêt cardiaque suite à la lecture d'un télégramme venu en urgence très tard dans la nuit. C'est la panique dans le village... Du maire aux autres membres de l'APC, chacun essaie d'interpréter le contenu du télégramme, à sa manière. Supputations, suppositions et les “on-dit” créent une situation comique, guignolesque, burlesque, vaudevillesque. Le maire pense même créer une commission afin d'enquêter sur la mauvaise gestion du projet de construction d'une maternité et les biens dilapidés. Rêves et réalité se confondent. Les réunions loufoques se poursuivent jusqu'à ce qu'un adjoint du maire se rappelle des dernières paroles du défunt. Trop tard : tout le village, construit dans le lit d'un oued, est emporté par les eaux d'une tempête annoncée dans un télégramme par la météo. C'est le déluge ! Dans les répliques des personnages, les quiproquos, les satires s'entrechoquent et créent des contresens. Les comédiens font de leurs spectateurs leurs complices et déclenchent le rire, dénonçant le ridicule d'une société. La pièce est une satire dont l'objectif est une critique moqueuse des individus et des responsables. Une véritable dénonciation qui laisse méditatif. Le comique des mots, le comique de caractère, le comique de situation, nous ont fait rire des élus, des responsables de la société, de nous-mêmes. Bref, la pièce, vous remarquerez vite qu'elle ne divertit pas que pour divertir, mais elle dénonce les stupidités et les plus basses velléités. Le scénographe, de son côté, a su exploiter l'espace scénique, créant ainsi l'espace nécessaire à la représentation dramatique.