“Une action sérieuse sera engagée en direction de l'entreprise économique, publique ou privée, en ce sens qu'elle constitue, par excellence, la source génératrice de richesses et d'emplois, dans le but d'assurer son développement et sa modernisation.” Le président de la République, dans son discours à la nation prononcé vendredi, a reconnu implicitement que l'entreprise algérienne constitue le talon d'Achille de la politique économique. Pourtant, le Forum des chefs d'entreprise, pour ne citer que cette organisation patronale, n'a eu de cesse, depuis des années, de formuler un grand nombre de propositions destinées à donner une impulsion positive aux réformes de l'économie algérienne, en s'appuyant sur deux axes principaux : la nécessité de travailler à l'amélioration de l'environnement des affaires et la défense des intérêts de l'entreprise algérienne, comme source principale de création de la richesse. Il faut rappeler que le Forum des chefs d'entreprise a produit, en 2002, un document de référence intitulé “Placer l'entreprise au centre des politiques économiques”. Durant les années 1990, un des leitmotiv à la base du lancement des réformes structurelles ambitieuses était, précisément, celui de créer les conditions d'une croissance forte, sur une longue période. Cet objectif était considéré comme la seule voie permettant d'apporter des solutions satisfaisantes aux besoins sociaux de la population, en termes de distribution de revenus et de création d'emplois. Mais, depuis 1999, la hausse des prix du pétrole aidant, les réformes structurelles, pourtant nécessaires, ont été purement et simplement abandonnées. Pour utiles et indispensables qu'elles soient, les politiques de dépenses publiques lancées par Abdelaziz Bouteflika n'ont pas profité aux entreprises algériennes. Aujourd'hui, on reconnaît, enfin, que “l'entreprise constitue, par excellence, la source génératrice de richesses et d'emplois”. Que de temps et d'argent perdus. Cependant, il n'est jamais trop tard pour bien faire. “Le gouvernement doit élaborer un programme national d'investissement destiné aux entreprises économiques, tous secteurs d'activité confondus, en concertation avec tous les opérateurs économiques et sociaux”, ordonne le chef de l'Etat, indiquant que la promotion et la mise à niveau de l'entreprise tendent essentiellement à consolider la croissance économique du pays, à relever le niveau de productivité et à améliorer la compétitivité. Le gouvernement doit, également, réunir les conditions optimales pour libérer les initiatives à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et, en général, l'instauration d'un climat propice aux affaires et à l'investissement. La prise en compte du point de vue des acteurs économiques qui sont sur le terrain, celui des entreprises en particulier, est une nécessité absolue si le gouvernement veut réellement permettre à notre pays de stabiliser son cadre d'organisation économique, de donner plus de visibilité aux investisseurs et, in fine, de rattraper les retards de compétitivité. La seule voie raisonnable pour traiter de toutes ces réformes structurelles dont l'Algérie a un besoin urgent et pour construire une économie de marché solide et performante est celle d'un dialogue de qualité et pérenne. Les entrepreneurs algériens, qui ont une très haute conscience du fait que leur engagement constitue la garantie nécessaire pour une croissance forte de notre économie et sa stabilisation dans la durée, gage de la réalisation du progrès social, avaient, ces dernières années, le sentiment d'être ignorés par les pouvoirs publics, dénonçant l'absence de concertation et l'autoritarisme dans la prise des décisions économiques.