Du 18 au 20 avril dernier, le Palais de la Culture, flambant neuf de la ville de Tlemcen, a accueilli les travaux du colloque, “Penseurs et figures illustres de Tlemcen”. Inscrit dans le cadre de la manifestation Tlemcen capitale de la Culture islamique 2011, et organisé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), en étroite collaboration avec l'université “Abou Bekar-BelkaId”, ce colloque est le quatrième parmi la bonne dizaine d'autres qui auront lieu tout au long de cette année. De nombreux professeurs venus de plusieurs universités algériennes et étrangères (Irak, Tunisie, Arabie Saoudite, Niger, Syrie, Jordanie, Soudan, Emirats arabes unis, Maroc), ont abordé, entre autres thèmes, celui de “la contribution des savants de Tlemcen dans la propagation de l'islam, notamment le mathématicien Saïd El-Okbani (1321-1408) qui a exploité à Béjaïa la méthode originale en sciences des héritages de l'algébriste Al-Kachari. Il en est de même du jurisconsulte Al-Abili (1282-1356) qui assurera à Tunis la formation mathématique d'Abderrahmane Ibn Khaldoun”. Certains conférenciers ont évoqué aussi le rôle des jurisconsultes, notamment celui d'Al-Makari (né en 1591 à Tlemcen, mort en 1632 au Caire) en Occident musulman, et d'Al-Meghili (1440-1504) en Afrique noire. Et de se poser les questions : Quelle est, aujourd'hui, l'influence à l'échelle internationale de la “Aqida As Sughra” de Cheïkh Sanoussi (1426-1490) ? A-t-on bien exploité les éléments scientifiques de l'ouvrage de Yahia Ibn Khaldoun (1332-1379), frère d'Abderrahmane, historiographe du souverain Abdelwadid Abou Hammou Moussa II ? Quel a été le rôle d'Ibn Marzouk Al-Djad (1310-1379) dans le renouveau des études de fiqh au Maghreb dans la première moitié du XIVe siècle ? A-t-on bien cerné la contribution de l'école mathématique de Tlemcen à l'époque d'Ibn Zaghu et d'Ibn Marzouk Al Hafid ? Les ouvrages bibliographiques, et notamment “El-Boustane” du tlemcénien Ibn Maryem (XVIe siècle) ont-ils été suffisamment analysés ? Quel est la place des rapports intervilles (et notamment des rapports intellectuels entre Béjaïa et Tlemcen) dans la mise en place de la tradition scientifique du Maghreb ? “Autant d'interrogations sur lesquelles se sont penchés les chercheurs avec pour objectif d'apporter des éléments scientifiques de réponse. De manière générale, il s'agit de tenter de cerner la contribution des savants de Tlemcen au développement de la connaissance, identifier les lieux de rencontre, spécifier les méthodes d'enseignement, situer le niveau atteint dans les différentes disciplines et, par là même, clarifier la tradition spécifique en la positionnant au sein de la tradition scientifique du Maghreb”.