“Nous continuerons à travailler et établirons un bilan à la faveur de la visite de M. Raffarin en Algérie, annoncée pour les 30 et 31 mai, mais globalement les gros dossiers de coopération économique au nombre de 12 sont réglés à 90%, même s'il reste cependant quelques petites questions en suspens.” C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, lors d'un point de presse, à Paris, faisant part de son optimisme sur l'assainissement de plusieurs dossiers de partenariat économique entre l'Algérie et la France. M. Benmeradi a expliqué que sa visite en France s'inscrit dans la continuité de celles effectuées par M. Raffarin, en Algérie, fondées sur une feuille de route qui prend en charge une douzaine de dossiers d'investisseurs français “dont certains ont trouvé un règlement, au moment où d'autres nécessitent encore une mobilisation de part et d'autre pour les assainir”. Chargé en novembre 2010 par le président français Nicolas Sarkozy, d'une mission pour la relance des relations économiques entre la France et l'Algérie, l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a affirmé dans un entretien, au journal Le Figaro que les dossiers Sanofi, Saint-Gobain Cristal Union, Filière Laitière, Macif, Alstom ont fait l'objet d'arbitrages favorables. Il reste des arbitrages en attente dans le dossier des cimenteries Lafarge. Avec Total, il s'agit de créer une usine de vapocraquage d'éthane. M. Benmeradi a précisé que le projet Sanofi-Aventis qui a connu des “contraintes et des difficultés à avancer est totalement réglé aujourd'hui, et l'investissement est en train de se réaliser. Il en est de même pour l'investissement dans le verre et la chimie avec Saint-Gobain. Concernant le dossier Lafarge, le ministre de l'Industrie a révélé que “grâce à M. Raffarin, le contentieux qui a été porté devant une juridiction a été retiré par Lafarge et nous avons discuté en toute sérénité de ce dossier à la faveur de cette visite et aujourd'hui nous envisageons une coopération dans le cadre des règles 51/49 et des partenariats vont se nouer avec le groupe”. Sur le projet Renault, dont l'investissement va dépasser le milliard d'euros, M. Raffarin estime que les deux parties “ont beaucoup progressé”. La partie industrielle du projet est consensuelle, des rapprochements restent à intervenir pour achever la partie commerciale, en particulier dans les domaines de la distribution et de la politique de soutien algérienne à l'industrie automobile. Plus précis, le ministre de l'Industrie a indiqué que “l'Algérie n'envisage pas de réaliser une usine de montage mais à une vision de développement d'une filière dans l'automobile avec des pôles d'intégration supérieurs à 50%”. Renault a été très sensible à la démarche de l'Algérie. “Parallèlement à la chaîne de carrosserie, nous avons demandé que des parties importantes de la production industrielle, notamment de l'emboutissage, soient prises en charge et notre demande a été acceptée”, a affirmé M. Benmeradi, relevant cependant qu'“il reste encore des points que nous sommes encore en train de négocier notamment sur les modalités de commercialisation et de distribution du produit de la joint-venture”. Pour l'instant, il n'y a pas encore d'accord entre l'Algérie et la France sur le dossier, “mais aussi très peu de points de divergences”. “Lorsqu'un accord de confidentialité sera signé par les négociateurs algériens et ceux de Renault, des rounds de discussions seront engagés. Ce sont des discussions qui prennent du temps”, a expliqué le ministre de l'Industrie. Concernant le dossier Total, dont l'investissement est estimé à au moins 5 milliards, le ministre a indiqué que “l'Algérie n'est pas encore arrivée à un accord avec ce groupe “qui a demandé à être associé y compris à l'étude sur l'approvisionnement en intrants”, relevant que Sonatrach est en train d'achever une étude qui sera mise à la disposition du partenaire. “Les perspectives dépendent des capacités d'accès à l'éthane”, précise M. Raffarin. Sur le projet du métro d'Alger, le ministre de l'Industrie a fait part de son “optimisme” en confirmant qu'il sera livrable avant la fin de l'année.