Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et son homologue français, M. Alain Juppé, ont discuté par téléphone, essentiellement sur les relations bilatérales entre les deux pays ainsi que sur la question libyenne. Ainsi, le ministre algérien a précisé, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, que "la discussion avec M. Juppé a porté essentiellement sur les relations bilatérales et nous avons observé qu'il y avait des avancées, en particulier sur le plan de la mise en place d'un partenariat industriel, à la fois ambitieux et équilibré". Or, tout un chacun sait que ces discussions entre les deux ministres des Affaires étrangères se sont déroulées au moment où notre ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, se trouve en visite officielle à Paris. D'ailleurs, M. Benmeradi s'est entretenu avec l'ancien Premier ministre français et sénateur, chargé du suivi de la coopération économique entre l'Algérie et la France , M. Jean- Pierre Raffarin, mercredi dernier, sur l'assainissement de plusieurs dossiers de partenariat économique entre l'Algérie et la France. Il s'agit, d'une manière générale, de la feuille de route qui prend en charge une douzaine de dossiers d'investisseurs français ''dont certains ont trouvé un règlement, au moment où d'autres nécessitent encore une mobilisation de part et d'autre pour les assainir''. ''Nous continuerons à travailler et établirons un bilan à la faveur de la visite de M. Raffarin en Algérie, annoncée pour les 30 et 31 mai prochain, mais globalement les gros dossiers de coopération économique, au nombre de 12, sont réglés à 90%, même s'il reste cependant quelques petites questions en suspens'', a indiqué le ministre algérien de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. Et pour revenir aux discussions entre les deux ministres des Affaires étrangères, algérien et français, il est utile de savoir que M. Medelci a précisé avoir évoqué avec son homologue français la situation en Libye et les accusations portées par le conseil national de transition (CNT) libyen à l'encontre de l'Algérie. "M. Juppé a lui-même considéré comme peu crédibles ce qu'il a qualifié de rumeurs lorsqu'il a désigné ces informations complètement farfelues et qui donnent l'Algérie comme une partie à ce conflit entre Libyens, alors que nous n'avons jamais eu à choisir une partie contre l'autre" dans cette crise, a-t-il souligné. Le ministre algérien des Affaires étrangères n'a pas omis de réitérer, hier, que "La solution politique (pour la crise en Libye), c'est celle qui est portée par l'Union africaine et c'est celle-là que l'Algérie est en train de défendre". M. Medelci a souligné, par ailleurs, que l'Algérie soutient "la solution politique sur laquelle il y a un consensus général", précisant que cette solution doit intervenir "après un cessez-le-feu et après la mise en place d'un mécanisme de respect de ce cessez-le-feu". Il a rappelé aussi que "cette solution africaine a connu une avancée avec le déplacement d'un panel de cinq chefs d'Etat (à Tripoli et Benghazi) qui a eu des contacts avec les deux parties libyennes". "Nous ne perdons pas espoir, surtout si la communauté internationale joint ses efforts à ceux de l'UA, pour que la solution politique puisse s'imposer à tous comme étant la seule, parce que, au nom de la non ingérence, il n'y pas une solution durable autre que celle portée par les Libyens eux-mêmes", a relevé le ministre des Affaires étrangères, M. Medelci.