Lancer la contestation à deux mois, peut-être moins, des épreuves scolaires ne manquera pas de perturber une fois de plus les établissements scolaires, les élèves en général et les candidats en particulier sans oublier leurs parents. “Désormais, le ministère de l'Education nationale ne permettra plus la fermeture des établissements scolaires. Ce qui s'est passé (grèves cycliques, ndlr) ne se reproduira plus à partir de la prochaine rentrée scolaire.” Cette sentence sans appel a été lancée le 20 juin 2010 par le SG du MEN lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats de l'examen de fin de cycle primaire (ex-6e). Ne s'arrêtant pas là, Boubekeur Khaldi avertissait que “l'Etat fera tout pour leur (syndicats ndlr) faire barrage car il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, le gouvernement sera là pour agir”. L'accalmie, qui a caractérisé le secteur de l'éducation nationale depuis la rentrée scolaire le 13 septembre 2010, a fait croire que la mise au point du SG du MEN n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et que la porte des grèves était réellement et définitivement close. Cependant, sept mois après le début de l'année scolaire et à peine deux mois avant sa clôture, les principaux syndicats du secteur de l'éducation ont, contre toute attente, décidé de brandir la menace de grève. Pas moins de cinq syndicats représentant les enseignants des trois différents cycles, se sont mobilisés et ont coordonné leurs actions, selon des affinités, pour paralyser les établissements scolaires à compter de lundi. Trois jours de grève nationale les 25, 26 et 27 avril 2011 puis les 2, 3 et 4 mai, sont les dates arrêtées en commun par le Cnapest et l'Unpef avant d'être rejoints par le Snapest. La journée du 26 sera marquée également par des rassemblements et des marches à travers toutes les wilayas du pays. Deux autres syndicats à savoir le Snte et la Fnpsen se sont prononcés pour un soutien voilé de cette action en optant pour deux journées de débrayage uniquement les 25 et 26 avril avec en parallèle des sit-in devant les Directions de l'éducation du territoire national. Les différents syndicats menacent de faire monter la pression au cas où la tutelle ne répondrait pas positivement à leurs revendications sociopédagogiques. Ce qui ne risque pas de se faire aussi facilement et surtout aussi rapidement pour diverses raisons. Ce qui veut dire, par ricochet, que le département de Benbouzid est en passe de revivre le scénario catastrophe de l'année dernière. Pas la peine de se poser la question sur le timing choisi par les syndicats pour paralyser les établissements scolaires. Un débrayage à deux mois, peut-être moins, des trois examens scolaires aiderait à faire pression, monter les enchères et contraindre la tutelle à lâcher du lest. Mais si l'on revient à la menace du SG du MEN, l'on pourrait croire que la tutelle pourrait de son côté faire ressortir l'arme redoutable utilisée l'an dernier à savoir la menace de radiation pure et simple. En rappelant cet épisode au responsable du Cnapest lors de la dernière conférence de presse, il a estimé que la tutelle ne peut pas radier 300 000 enseignants et que le débrayage est décidé par la base et non par le bureau du syndicat.