Les portes du ministère de l'Education nationale sont ouvertes à tous les syndicats soucieux de l'avenir des élèves et du devenir de l'école républicaine à une seule et unique condition : la moralisation de l'activité syndicale. Faute de quoi, le gouvernement via le département de l'Education agira. Profitant de la conférence de presse pour l'annonce officielle des résultats des épreuves de l'ex-6e et du BEM, le SG du ministère de l'Education nationale a saisi la perche tendue par les journalistes pour faire le procès des syndicats du secteur. M. Khaldi annoncera en fait la décision ou “le verdict” sans appel de la tutelle pour mettre fin aux perturbations cycliques qui secouent le secteur jusqu'à faire planer la menace d'une année blanche. “Désormais, le ministère de l'Education nationale ne permettra plus la fermeture des établissements scolaires. Ce qui s'est passé (grèves cycliques, ndlr) ne se reproduira plus à partir de la prochaine rentrée scolaire”, avertit le SG du MEN. Et d'ajouter : “Le gouvernement via le ministère de l'Education ne permettra plus que l'avenir des élèves soit pris en otage. Les portes de la tutelle sont ouvertes à tous les syndicats soucieux de l'avenir des élèves et à tous ceux qui veulent nous aider à construire une école républicaine mais à une seule condition : la moralisation de l'activité syndicale du secteur.” Le conférencier a tenu à préciser que c'est le “propre message” du ministre de tutelle. “Car nous n'avons pas de problèmes avec les syndicats qui œuvrent pour le bien du système éducatif, mais nous refusons que certains syndicalistes activent à d'autres fins et pour la destruction de l'avenir des élèves. Ceux-là on n'en a pas besoin”. Pis, avertit encore M. Khaldi, “l'Etat fera tout pour leur faire barrage et nous demandons à la presse de nous aider à éclaircir les choses et donner la vérité”. Pour le conférencier, ce qui s'est passé est “ahurissant” car “il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, le gouvernement sera là pour agir et ceci ne veut pas dire que nous voulons confisquer les libertés syndicales. Nous leur disons seulement : occupez-vous de vos moutons et laissez faire les spécialistes”. Poursuivant son réquisitoire contre “certains syndicalistes” du secteur, le SG du MEN trouve “illogique que les syndicats ferment les écoles et menacent les élèves d'une année blanche dès les premières semaines de la rentrée scolaire et viennent à la fin de l'année pleurer les mêmes élèves et remettre en cause les résultats et mêmes les sujets d'examens”. Deux années de travail pour élaborer les sujets d'examens À propos de sujets d'examens, des syndicalistes avaient jugé la qualité des sujets de l'ex-6e “de faibles et faciles”. Rétorquant, le conférencier dira d'abord que l'examen a été institué pour évaluer le système éducatif et ne constitue point une entrave pour l'élève. “Que les syndicats trouvent que les sujets sont faibles sur quelle base ? Et par rapport à quoi ? Car les sujets ont été confectionnés par les meilleurs enseignants et inspecteurs du secteur”, note M. Khaldi. Et de s'interroger : “Que veulent ses syndicats ?” Abondant dans le même sens, M. Abassi Brahim, directeur de l'enseignement primaire et moyen, lancera : “Jamais au grand jamais des consignes n'ont été données pour les sujets d'examens scolaires.” Ce que le directeur de l'Onec, M. Salhi, confirmera de son côté en soulignant que “ces gens parlent sans avancer des preuves. Si nous voulions des sujets faciles, nous n'aurions pas opté pour une commission nationale. Ce ne sont pas moins de 13 000 enseignants qui ont travaillé pendant deux années pour sortir avec les sujets de 2010. Nous entamons les sujets de 2012 car on est très avancé dans la préparation de ceux de 2011”. Pas de retour à l'ancien système de la 6e Insistant sur le fait que l'examen de 6e a été institué en 2005 à la 5e année primaire pour évaluer le système, le SG du MEN a démenti catégoriquement les rumeurs faisant état du retour à l'ancien système de passage du cycle primaire au moyen. “Il n'y aura pas de retour à l'ancien système. L'évaluation de ce système est positive, on en veut pour preuve les résultats qui sont en augmentation constante”, soutient M. Khaldi. Il faut savoir à ce propos que le taux de réussite à cet examen a atteint cette année, les 64,34% avec une moyenne nationale des admis. Les filles se taillent la part du lion, 6,47 sur 10 est leur moyenne, quant aux recalées, elle est de 3,11 sur 10. Les moyennes d'admission avec mention sont en évolution avec un taux de 68,82% cette année alors qu'elle était de 66,61% en 2008. L'analyse des taux par matière donne la langue arabe en pole position avec une moyenne d'admission de 7,28 et les maths en seconde position avec 7,21 sur 10. La langue française constitue le handicape majeur des élèves en raison du manque d'encadrement avec une moyenne de 4,23 pour les admis et 2,58/10 pour les recalés. Alger en pole position et Djelfa toujours au bas de l'échelle Le classement des résultats de l'examen de fin de cycle du primaire place la capitale en pole position avec un taux de réussite de 80,06% suivie par la wilaya de Biskra qui compte la première lauréate avec une moyenne de 10/10 puis Annaba… Pour arriver en dernier et une fois de plus à la wilaya de Djelfa avec seulement 40,72% de réussite. Les nombreux recalés pourront se rattraper lors de la deuxième session qui aura lieu cette semaine. Plus de 12 000 postes budgétaires à la prochaine rentrée scolaire Pour faire face au manque criant d'enseignants notamment au niveau des régions isolées du pays, le ministère de l'Education compte ouvrir plus de 12 000 postes budgétaires dont le plus gros nombre pour le cycle secondaire. Le concours, qui permettra aux enseignants d'être parmi les heureux élus, aura lieu au mois de septembre prochain. “La date exacte sera communiquée dans les prochains jours”, affirme le conférencier. Et d'ajouter : “Les universités ne produisent pas assez d'enseignants en langue française et en mathématiques. Il faut compter deux à trois années pour pouvoir couvrir l'ensemble du territoire national.” Pour ce qui est des contractuels, “ils n'ont pas plus de droits que les autres citoyens. Ils sont tenus par un contrat. La loi est claire là-dessus. La bonification du primaire est un acquis pour eux, mais ils doivent passer le concours et ne peuvent être recrutés d'office.” 66,35% de réussite au BEM L'épreuve du BEM a enregistré un taux de réussite de 66,35%, soit une augmentation de plus de 7 points par rapport à l'an dernier avec un taux de 58,68%. Les filles sont également majoritaires avec 68,38% et les garçons avec 64,01%. Le meilleur taux de réussite a été arraché par la wilaya de Sidi Bel-Abbès avec un taux de 87,48% contre 86,65% à El-Bayadh. Le taux le plus faible a été enregistré à Tamanrasset avec seulement 31,49%, une petite hausse par rapport à l'an dernier. Il faut savoir que pour cet examen aussi le taux de réussite avec mention va crescendo avec 42,24% dont pas moins de 917 mentions excellent et 89 672 assez bien. Ce qui veut dire que près de la moitié des lauréats ont décroché l'épreuve avec une moyenne égale ou supérieure à 12/20. “Ce sont les résultats de la réforme” Le ministère de l'Education nationale, qui s'attend à une évolution constante des résultats des examens scolaires pour les prochaines années notamment celui du bac, explique cette augmentation par l'application des dispositions de la réforme. Il prévoit même un taux de réussite au bac de 70 à 75% d'ici quelques années. “Ce ne sont pas des pronostics, mais des analyses faites sur la base de données scientifiques fiables” car dans les prochaines années, ce sont les 42% de collégiens qui ont arraché leur BEM avec mention qui arriveront à l'examen du bac. Et c'est cette même réforme “qui a évité aux élèves de ne pas être trop perturbés par les grèves cycliques”. Les cohortes qui arrivent ont un bon niveau grâce à la réforme engagée.