La disparition du militant du MDS et membre actif de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), retrouvé mort, avant-hier samedi, au siège du MDS à Oran, continue de susciter des interrogations. S'il est vrai que le mystère du décès de ce brillant professeur-chercheur au Crasc alimente les conversations à Oran, il n'en reste pas moins que ses camarades de lutte appellent à la mobilisation générale. Dans un point de presse improvisé par Kateb Saïd, responsable local du MDS, il a été expressément “exigé des institutions habilitées une diligence irréprochable dans leur travail de recherche et d'enquête”. Une insinuation à peine voilée sur les tenants et les aboutissants ayant entraîné la mort tragique de cet infatigable défenseur des libertés et des droits de l'Homme. On n'en saura pas plus pour le moment, compte tenu de l'absence du rapport de la médecine légale. Les proches, les amis, les camarades de lutte de cet universitaire-chercheur engagé envisagent des actions à venir. Une réunion informelle a été tenue hier entre les membres de la société civile à Oran pour déterminer un éventuel plan d'action. “Pour l'heure, nous sommes au stade de la concertation pour entreprendre des initiatives de mobilisation à la mémoire de Ahmed Kerroumi”, avons-nous appris auprès d'un militant des droits de l'Homme. Cette action qui reste à approuver par la famille du défunt aura lieu vraisemblablement après l'inhumation, prévue dimanche après la prière d'El-Asr. Outre la mobilisation de la société civile, des citoyens et des sympathisants ne cessent d'affluer au siège de la Laddh à Oran. “Les citoyens sont choqués par la disparition tragique de ce militant au parcours syndical et politique ininterrompu depuis les années 1980”, affirme, la mort dans l'âme, un de ses amis. Le souvenir d'Ahmed Kerroumi est évoqué par ses nombreux amis qui réclament que toute la lumière soit faite sur sa disparition. “Nous exigeons des institutions républicaines leur concours, nous souhaitons qu'elles exercent leurs responsabilités sans faille suite à la perte de notre ami Ahmed Kerroumi”, disent-ils. Les enquêteurs en charge de cette affaire “entourée d'opacité” semblent n'écarter aucune piste. Pour l'heure, aucune information n'a filtré sur le déroulement des investigations menées par les services de police. Les hypothèses qui circulent à Oran font état d'un assassinat prémédité au vu des circonstances de la disparition puis du décès du professeur Ahmed Kerroumi. Selon une source proche de la famille du défunt, le scénario d'une souricière tendue au militant de la CNCD n'est pas à écarter. “Nous avons tout lieu de penser qu'il pourrait s'agir d'une opération de kidnapping suivie d'un assassinat”, laisse-t-on entendre. Il faudrait mettre à l'évidence que le corps sans vie du défunt a été découvert, samedi, aux environs de 12h30 par un militant du MDS venu récupérer la griffe de cette formation politique. “Cinq membres du MDS sont détenteurs de la clé du siège du parti, dont Ahmed Kerroumi”, avait annoncé Kateb Saïd, précisant que les membres du parti se réunissaient chaque lundi. Les enquêteurs de la brigade criminelle de la sûreté de wilaya n'excluent pas ce scénario, d'autant que le défunt avait reçu mardi dernier à 12h un appel téléphonique par lequel son correspondant, dont on ne sait pas s'il était seul ou en compagnie d'autres personnes, lui demandait de venir le récupérer au niveau de l'Enset, dans la localité universitaire d'Es-Sénia.