Cinq jours après sa disparition, le corps du professeur Ahmed Kerroumi, militant MDS et membre de la CNCD Oran, a été retrouvé sans vie, au siège du parti à 12h45, hier. C'est un autre militant qui a découvert le cadavre à l'intérieur du local, alors qu'il s'y rendait pour récupérer le cachet humide du parti. Cette nouvelle dramatique n'a pas tardé à faire le tour de la ville, suscitant l'indignation générale. Une foule s'est rapidement formée en face du local du MDS, composée de camarades, de collègues et d'amis. L'épouse du Pr Kerroumi est arrivée en catastrophe sur les lieux et a réclamé de voir le corps. Effondrés, ses amis étaient comme impuissants, ne trouvant pas grand-chose à dire devant l'ampleur du drame. La police scientifique est arrivée sur les lieux et a aussitôt procédé à recueillir d'éventuels indices pouvant renseigner sur les circonstances de la mort. Cette triste affaire comporte beaucoup de zones d'ombre. Tout d'abord, il faut savoir qu'il n'a pas été constaté de trace d'effraction sur la porte du siège du MDS. Seulement cinq militants de ce parti possèdent la clé de leur local, parmi eux feu Pr Kerroumi. Le militant qui a découvert la dépouille, choqué et bouleversé, n'a pas eu la force d'observer de près la dépouille du défunt. Aussi, on ne dispose pas d'éléments pouvant orienter vers la piste de l'assassinat, de l'accident ou d'un ennui mortel de santé. Kateb Saïd, représentant du MDS à Oran, a déclaré, lors d'une conférence de presse improvisée, que «le militant qui a découvert le corps n'a pas constaté d'odeur cadavérique». Ce qui laisserait entendre que la victime peut ne pas être décédé le jour ou le lendemain de sa disparition. L'information a été en tout cas divulguée avec des pincettes, et sans aller dans le détail, sans doute afin de ne pas gêner le travail de la police. Mais pourquoi n'avait-on pas cherché le disparu, depuis mardi dernier, au siège du parti ? Pour Kateb Saïd, la raison en est toute simple : les militants du MDS ont une réunion hebdomadaire, qui se tient seulement les lundis. Si le militant qui a découvert le cadavre s'est rendu au local hier, ce n'est que pour récupérer le cachet, et cela afin de diffuser un communiqué, concernant justement la disparition de Ahmed Kerroumi. Après que la police scientifique eut fini son travail, le corps du Pr Kerroumi a été transporté à la morgue pour y subir une autopsie afin de déterminer les causes du décès. Le trouble entoure cette affaire qui a mis en émoi la ville d'Oran, particulièrement les milieux militants où le défunt était connu pour son engagement. Ces milieux qui exigent aujourd'hui que toute la lumière soit faite sur les circonstances du décès.