Après avoir dénoncé vigoureusement, dans un premier temps, la décision de la France de suspendre la circulation des trains depuis la ville frontalière italienne de Vintimille vers le sud-est de la France, suite à sa décision d'octroyer des permis de séjour de six mois aux plus de 20 000 Tunisiens arrivés sur ses côtes depuis janvier pour qu'ils puissent rejoindre “amis et parents” en France et ailleurs en Europe, Rome donne l'impression de s'aligner sur Paris. En effet, bien qu'elle annonce qu'elle ne veut pas mettre en discussion la libre circulation prévue par l'accord européen de Schengen, l'Italie se déclare toutefois favorable à une sorte de “contrôle technique” pour déterminer à quel point il est adapté aux réalités actuelles. À la veille du sommet de l'UE, prévu demain, le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a tenté d'apaiser la tension en affirmant, dans une interview publiée hier par le quotidien Il sole 24 Ore, que “ce principe qui est un des deux axes porteurs de l'Europe, avec l'euro, ne peut être mis en discussion”. Tout en assurant que “personne et pas non plus la France ne veut poignarder le traité”, il suggèrera que soit analysé cet accord pour voir comment cet instrument “est adapté au temps et au monde qui change rapidement. En somme, un contrôle technique”. Franco Frattini indiquera que le président du Conseil, Silvio Berlusconi, et le président, Nicolas Sarkozy, “feront une déclaration commune en direction des institutions et des pays européens qui traitera des thèmes réels des aides aux pays de l'Union plus directement concernés par les problèmes migratoires, mais aussi (en direction) des pays d'origine des flux, par exemple la Tunisie, l'Egypte, et la Libye quand le processus démocratique y sera lancé”. Il émettra le souhait que la Banque européenne d'investissements (BEI) lance des financements à long terme à hauteur de 10 milliards d'euros en faveur de la rive sud de la Méditerranée.