Le décès tragique du professeur, Ahmed Kerroumi, retrouvé sans vie samedi dernier au siège du MDS à Oran, a été passé en revue, mercredi, par les membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-Oran) dont il a été un militant actif. Sortant de leur réserve depuis la disparition d'Ahmed Kerroumi, les animateurs de la conférence de presse tenue au sein du siège de la Laddh n'ont pas mâché leurs mots à l'endroit d'une “certaine presse”. En termes crus, Chouicha Kaddour a pointé un doigt accusateur à l'encontre de journaux qu'il accuse de “nager en eau trouble”. “Nous saurons qu'il y aura une divergence sur ce qui est officiel et sur ce qui se dit”, a averti l'orateur. Il précisera sa pensée en exigeant à ce que “le procureur de la république provoque une conférence de presse pour permettre aux journalistes de poser leurs questions dans le but de mettre toute la lumière sur le décès d'Ahmed Kerroumi”, a-t-il affirmé. Le membre de la CNCD-Oran et représentant local de la Laddh a mis en garde contre les “glissements délétères dont s'est rendue coupable une certaine presse arabophone qui se nourrit confortablement de la publicité de l'Anep”. Un clin d'œil lancé sans doute à un journal arabophone qui laissait planer des doutes “quant à la découverte de préservatifs près du corps du regretté Ahmed Kerroumi”. Une assertion qui a fait réagir les membres de la CNCD-Oran qui ont lancé un appel qui ne souffre aucune ambiguïté. “C'est un assassinat qui s'est produit dans une conjoncture particulière car nous savions déjà qu'une réponse officielle était en préparation alors que nous nous sommes abstenus de faire des commentaires infondés en l'absence des conclusions de l'enquête officielle”, a encore réaffirmé Chouicha Kaddour. Il devra mettre en exergue la diffusion d'un communiqué de la Laddh dès le 20 avril pour retrouver vivant le militant politique pendant que son téléphone portable sonnait encore. La sortie médiatique des membres de la CNCD-Oran tranchait nettement avec le climat de suspicions fait autour de la mort du professeur Ahmed Kerroumi, le 23 avril dernier. “Nous disons aux apprentis sorciers et aux autorités que personne ne va nous leurrer.” Un message clair destiné surtout “à alerter l'opinion publique sur les préparatifs en court quant aux conclusions de l'enquête”, a indiqué Chouicha Kaddour. Il ajoutera : “Nous refusons de laisser passer ça car il y va de l'honneur d'Ahmed Kerroumi, de sa famille et de ses nombreux amis.” Pour sa part, Fatima Boufenik a indiqué que “ceux qui ont espéré créer la confusion se trompent”. Et d'ajouter : “Nous allons mettre tous les moyens pour rendre hommage à la mémoire du défunt en marchant pacifiquement à Oran le 30 avril à 11 heures de la place de la Kahina (ex-Cathédrale) via la rue Emir-Abdelkader jusqu'à la place du 1er-novembre 1954.” Les membres de la CNCD-Oran prévoient d'exhiber les portraits à l'effigie du militant syndical et politique assassiné avec port des brassards en signe de deuil. Une marche pacifique dont l'autorisation a été déposée le 14 avril dernier auprès de la Drag de la wilaya d'Oran et qui est restée lettre morte.