Réagissant au meurtre du militant de la CNCD-Oran, Ahmed Kerroumi, qu'il a eu à rencontrer lors de sa visite en Algérie du 10 au 17 avril, le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d'opinion et d'expression, Franck La Rue, dit attendre du gouvernement algérien une “condamnation publique” de cet acte, exigeant “une enquête détaillée et indépendante”. “Son meurtre est tragique et totalement inacceptable”, s'est-il indigné dans un communiqué publié hier par le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme qui précise : “L'expert a appelé le gouvernement à mener l'enquête la plus détaillée et indépendante qui soit sur ce meurtre tragique afin de traduire ses auteurs en justice. Une telle action, couplée à une condamnation publique de la part du gouvernement, est indispensable pour garantir que cet acte odieux n'aura pas d'effet dissuasif sur la liberté d'expression dans tout le pays.” L'expert onusien a rappelé avoir demandé, lors de son séjour en Algérie, “une protection totale de l'état pour tous ceux et toutes celles que j'avais rencontrés durant ma visite, spécialement après la fin de ma mission”. Il dit avoir obtenu des informations selon lesquelles M. Kerroumi “aurait reçu plusieurs blessures à la tête” et qu'“un véhicule avec quatre hommes à son bord est resté garé devant le bureau de Kerroumi pendant quatre jours avant le meurtre. La voiture ne serait plus réapparue depuis”. Aussi, il demande au gouvernement d'assurer aux autres activistes qu'il a rencontrés une protection à même de “garantir leur intégrité physique et morale”, assurant qu'il suivra de près “tous les développements relatifs à ce cas, y compris directement avec les autorités algériennes”.