Les mouvements de protestation sont devenus légion à Aïn Témouchent, dans la mesure où le siège de la wilaya est devenu le lieu indiqué pour les protestataires composés essentiellement de demandeurs d'emploi ou de citoyens en quête d'un toit. En effet, face au risque d'effondrement de la bâtisse datant de l'époque coloniale située à l'extrémité du boulevard du 1er-Novembre, non loin de la résidence de la wilaya, plusieurs membres des 17 familles sinistrées se sont rassemblés lundi, tôt le matin devant le siège de la wilaya, pour revendiquer un toit. Un père de famille qui nous a reçus auparavant, dans l'une des 29 pièces de la bâtisse où s'entassent les 17 familles, nous apprend que “le spectre de l'effondrement aggravé par les dernières pluies qui se sont infiltrées entre les murs pèse chaque jour sur nos têtes puisqu'une poutre en acier, qui s'est détachée du plafond, a failli provoquer un drame”. Cette situation perdure depuis le séisme qui a frappé la ville le 22 décembre 1999, selon notre interlocuteur qui nous informe également que “l'expertise effectuée par le CTC-Ouest a classé cette habitation dans la catégorie rouge, c'est-à-dire à démolir, comme le stipule l'arrêté 54 du 3 mars 2004 établi par l'APC”. Or, lors d'une émission diffusée sur les ondes de la radio locale et consacrée au 11e anniversaire du séisme, le P/APC a déclaré que le dossier est clos. Faudra-t-il comprendre par là que ces gens sont des indus occupants et que les véritables habitants ont déjà étaient relogés ? Quoi qu'il en soit, cette habitation est un véritable danger pour ces familles, en particulier pour les enfants qui sont les plus exposés aux maladies chroniques. Le chef de la daïra d'Aïn Témouchent, qui s'est déplacé sur les lieux, a procédé à un nouveau recensement des familles sinistrées. Abordé par nos soins, ce dernier nous fait savoir qu'il serait obligé de revoir le cas de cette bâtisse avec le CTC puisqu'il venait d'être informé par l'un des chefs de famille qui avait déjà bénéficié d'une aide financière de 40 000 DA. “Or, cette aide n'est accordée que pour ceux dont les habitations ont été signalées dans les catégories vert ou orange. Tout dépendra donc de la décision du CTC.” Par ailleurs, des personnes issues de la localité de Hammam Bou Hadjar se sont regroupées simultanément dans la même matinée dans l'espoir de contraindre les autorités à renoncer à la priorité accordée aux habitants de Debdab, pour leur relogement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Elles considèrent que les habitants de cet ensemble de taudis, situé à proximité des sources thermales, sont étrangers à la ville.