Le premier est candide, naïf et rêveur. Le deuxième est désenchanté, mystérieux et il n'a peur de rien ! Pourtant, tous les deux se lient d'une grande amitié basée sur l'alliance, la bienveillance, la tendresse et la fraternité. Nunzio est la pièce théâtrale présentée par l'Institut culturel italien à Alger, jeudi dernier, à la salle El-Mouggar. Ecrite en sicilien par Spiro Scimone en 1993, la pièce a été mise en scène par Marcello Scuderi et traduite en français par Jean Paul Manganaro. Un soir d'été, au nord de l'Italie, Nunzio (Andrea De Luca) attend dans son appartement son colocataire et ami Pino (Marcello Scuderi). Cet homme ingénu travaillant dans une usine de chimie tombe malade. Sa seule préoccupation est de voir le retour de son ami Pino, parti en voyage pour affaires. En pyjama, le bonheur lui sourit quand son colocataire revient. Constatant l'état de santé de Nunzio, Pino tente de le convaincre d'aller à l'hôpital pour se soigner. Têtu, ce dernier tente de rassurer son ami que “tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes”. Très différents l'un de l'autre, un dialogue s'installe entre eux sur les voyages trépidants de Pino, ses conquêtes et les rêves de Nunzio de caresser le monde. Le premier, très charismatique, est le pilier de la relation, l'homme de la situation, alors que le second se laisse souvent emporter par ses rêves et ses espérances. La trame se déroulait dans un décor simple : une table à manger et un bahut, reflétant le modeste appartement des deux personnages. Un jeu de rôle remarquable entre les deux comparses. Parfois, le silence et les regards partagés entre les deux comédiens véhiculaient de l'émotion. Le rire était également présent dans la salle. Nunzio a été un petit voyage à travers les rêves et les illusions de deux hommes touchants qui s'appuient l'un sur l'autre avec tendresse pour ne pas se noyer dans la solitude.