Abordant le présent avec peu de moyens matériels, mais avec plus de détermination et d'abnégation, aussi bien les responsables de l'école que les malentendants scolarisés manifestent un certain optimisme absent ailleurs. Dans la vaste cour de l'école des jeunes sourds à la cité la Verdure, les traces et les séquelles des tristes inondations de septembre 2007 ont totalement disparu. Deux équipes de jeunes sourds disputent un match de football, où des filles prennent part et montrent leurs savoir-faire. Abordant le présent avec peu de moyens matériels, mais avec plus de détermination et d'abnégation, aussi bien les responsables de l'école que les malentendants scolarisés manifestent un certain optimisme absent ailleurs. L'école de Batna, inaugurée au début des années 1980, recevait à l'époque des élèves venant de toutes les wilayas limitrophes (Khenchela, Biskra, Tébessa, Oum El-Bouaghi). “Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, car la majorité de ces grandes villes possèdent leur propre école”, nous explique M. Moudir, directeur de l'école des jeunes sourds de Batna. “De nos jours, il y a beaucoup moins de pression sur notre école, même si la demande est toujours croissante, avec une liste d'attente. Il y a un projet en cours pour la réalisation d'une annexe à Barika, ça va encore nous désengorger, sachant qu'un bon nombre de nos élèves vient de cette région. Pour l'inscription et la scolarisation des jeunes sourds et si les conditions le permettent, nous accueillerons l'enfant à l'âge de 4 ans, pour une prise en charge précoce et pour une démutisation, qui doit normalement lui permettre une scolarisation la plus normale possible. La démutisation a recours à la technique Verbotonale, qui consiste à faire redécouvrir à l'enfant sourd le sens de la parole (sons, appareil phonatoire, cordes vocaux… ), cette même technique se définit par l'éducation auditive, la lecture labiale, le rythme corporel, le rythme musical, enseignés par des spécialistes”, nous dit notre interlocuteur. À l'école des jeunes sourds de Batna, il existe une équipe pédagogique composée de maîtres enseignants, éducateurs, psychologues et orthophonistes dirigée par un conseiller pédagogique. Cependant, l'établissement souffre de l'absence d'un psychomotricien et d'un rythmicien dont la présence et très importante dans une école spécialisée. Si individuellement (par élève), l'école possède le matériel nécessaire et spécial, il reste qu'un appareillage acoustique collectif, qui permet des cours d'apprentissage en groupe, fait défaut. Mais le premier responsable de l'établissement estime que l'école est bien lotie, comparé à d'autres établissements. L'école compte 127 élèves avec possibilité d'internat. Mais l'établissement ne peut pas prendre en charge des enfants souffrant d'autres handicapes, car il s'agit d'une école et non d'un centre spécialisé, ce que les parents n'arrivent pas à comprendre. La convention avec les centres de formation professionnelle permet aux élèves de l'école des jeunes sourds-muets, qui ont une scolarité normale, jusqu'à la quatrième année moyenne, de profiter de multiples formations. Beaucoup d'élèves malentendants ont décroché leur diplôme et réussi dans leur vie professionnelle.