C'est le tant attendu film Minuit à Paris, de Woody Allen, qui assurera l'ouverture de cette joute cinématographique. La présence de Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni est fort probable. Le jury de cette édition sera présidé par Robert De Niro. À l'approche de la date du lancement du Festival de Cannes, une des plus importantes manifestations cinématographiques au monde, la planète cinéma entre en effervescence. Ainsi, à l'occasion de sa 64e édition qui aura lieu du 11 au 22 mai, les médias du monde, les professionnels et les cinéphiles vivront au rythme des projetions et évènements cannois. La sélection officielle et la brochette d'étoiles attendues ajoutent passion et impatience à cette cuvée qui affiche de fortes couleurs franco-américaines. L'ouverture sera américaine. Plutôt franco-américaine. C'est à Woody Allen qui a visiblement une aversion pour la compétition, abonné des projections en Hors Compétition, qui assurera l'ouverture avec son très attendu Minuit à Paris. À cette occasion, la présence de Nicolas Sarkozy et de sa femme Carla Bruni est fort probable. Cela ajoutera à coup sûr du strass au festival, mais aussi du stress puisque des précautions sécuritaires doivent être prises, particulièrement dans le contexte de la mort d'Oussama ben Laden. Le jury de cette année sera présidé par le célèbre Robert De Niro. Il sera secondé par une équipe multinationale et aguerrie, dont le Français Olivier Assayas, l'Argentine Martina Gusman, le Tchadien Mahamat Saleh Haroun et l'Anglaise Jude Law. Leur mission est de départager 20 de compétiteurs. Selon les organisateurs, plus de 1 715 films ont été visionnés, mais seulement 20 œuvres ont été retenues. Les lauréats oscillent entre habitués, revenants et débutants. La liste des habitués est dominante. On y retrouve Pedro Almodovar, avec La piel que habito, Nuri Bilge Ceylan, avec Il était une fois en Anatalie, Lars Von Trier, avec Melancholia, et Jean-Pierre et Luc Dardenne qui vont chercher une troisième Palme d'or avec le Gamin au vélo. Parmi les heureux sélectionnés figurent aussi quelques revenants, à l'instar du réalisateur du Pornographe (2001), Bertrand Bonello, avec l'Apollonide, et le réalisateur de Thérèse (Prix du jury en 1986), Alain Cavalier, avec Pater. On y trouve aussi Aki Kaurismäki (Grand prix du Jury en 2002 pour l'Homme sans histoire), avec Le Havre. Enfin, quelques premières sélections, telles que Sleeping Beauty, de Julia Leigh, et la Source des femmes, de Radu Mihaileanu. 19 autres films seront projetés dans la Section Un Certain Regard qui sera inaugurée par Restless de Gus Van Sant et clôturée par Elena, d'Andrey Zvyagintsev. Dans le registre des évènements parallèles, l'Egypte aura son jour et la Tunisie aura sa Révolution projetée sur les écrans cannois, à travers le documentaire Plus jamais peur, de Mourad Ben Cheikh. L'hommage rendu au cinéma égyptien figure parmi les nouveautés de l'édition 2011 : le principe d'un pays invité sera reconduit chaque année. À cette occasion, sera projeté une œuvre collective réunissant les courts métrages de Sherif Arafa, Yousry Nasrallah, Mariam Abou Ouf, Marwan Hamed, Mohamed Aly, Kamla Abou Zikri, Sherif El-Bendari, Khaled Marei, Ahmad Abdallah et Ahmad Alaa. Plusieurs pays, dont le Maroc, la Tunisie, les pays du Golfe, le Liban et la Jordanie, tiendront des stands pour promouvoir leurs dernières productions en mettant en place des stratégies de séduction des producteurs étrangers. On l'aura remarqué, l'Algérie est absente. Une année après le tapage médiatique inutile, les causeries infécondes, le gaspillage inconséquent et la présence à Cannes sans vision ni stratégie, avec le film Hors-la-Loi, présenté officiellement par le festival comme un film français, on retourne à la case départ. Si Cannes 2010 a voilé le cinéma algérien sinistré, l'édition 2011 le dévoile et le projette sur grand écran.