L'organisation du secteur de la publicité a été, hier, à l'hôtel Sofitel à Alger, le centre d'intérêt d'un large débat qui a réuni les professionnels ainsi que des experts à l'occasion des 5es journées euromaghrébines de la communication publicitaire. La création d'une union nationale regroupant les agences de publicité a été proposée. “Il est temps que la corporation s'organise pour réguler le marché de la publicité”, a indiqué M. Rachid Hassas, directeur de l'agence International Communication, initiatrice des journées euromaghrébines. Il a expliqué que l'union sera un espace qui regroupera l'ensemble des acteurs activant dans ce domaine. Elle permettra de débattre de toutes les questions qui touchent à la profession et de représenter l'Algérie dans les foires internationales. Relevant que “2 500 agences de communication sont recensées en Algérie (statistiques de 2009)”, il a appelé à la mise en œuvre d'un fichier répertoriant les professionnels du secteur, dont ceux de la communication, du marketing et de la publicité. Pour sa part, Mohamed Haouès, directeur marketing de MédiAlgériA, a appelé à la création d'une union des agences de communication publicitaire qui aura un statut d'association et où seront représentés au moins 95% des agences locales. Cette association, qui sera un espace d'échange d'expériences, notamment, aura également pour vocation de participer au débat sur la mise en place d'un véritable mécanisme de mesure d'audience en Algérie. Pour l'intervenant, la publicité institutionnelle “ne reflète pas” la réalité de la publicité en Algérie, du moment que l'achat d'espace n'est pas le même pour un annonceur public ou un annonceur privé bien que la publicité institutionnelle représente 45% du marché de la pub. M. Haouès a rappelé qu'“en Algérie le secteur de la pub est récent et qu'il se développe grâce aux boîtes étrangères”. Il a ajouté que “sur le plan macroéconomique, le secteur est au stade embryonnaire du moment qu'il ne représente que 0,13% du PIB hors hydrocarbures”. Il a, également, fait savoir que le développement de la pub en Algérie est lié à l'ouverture du champ économique afin d'encourager la compétitivité dans le cadre d'une concurrence loyale. Les travaux des 5es journées euromaghrébines de la communication publicitaire prendront fin aujourd'hui. Durant deux jours, des d'éditeurs de presse et experts nationaux et étrangers vont défiler pour tenter de trouver le meilleur moyen d'organiser le secteur et combler les lacunes sur le volet législatif qui bloquent encore l'émancipation de la publicité en Algérie. Bien que le secteur génère beaucoup d'argent, les spécialistes s'accordent à dire que les bénéfices seront plus grands si le secteur est “ordonné”. Les spécialistes affirment aussi que les retombées pourraient atteindre, d'ici 2020, les 1 500 millions d'euros au lieu des 405 millions d'euros récoltés actuellement.