L'exercice publicitaire manque de régularité, de déontologie, d'encadrement et de statistiques fiables. La publicité évoluant constamment, notamment dans l'économie de marché, l'Algérie ne dispose toujours pas d'une réglementation appropriée pour réguler cette profession malgré l'existence d'une autorité de régulation, selon le ministère de la Communication. C'est dans ce contexte de pleine expansion de la communication publicitaire que la société RH International Communication organise depuis hier et jusqu'à aujourd'hui à Alger les 4es Journées euromaghrébines consacrées au marché publicitaire. Selon l'organisateur de l'événement et également directeur général de RH International Communication, Rachid Hessas, «l'absence d'une réglementation d'encadrement et de statistiques fiables et le manque d'une association qui rassemble les acteurs de la profession entrave le bon travail de ces derniers. C'est ce qui a créé une anarchie dans ce secteur». Le conférencier a indiqué qu'«il existe plus de 2500 agences en Algérie. Celles-ci sont recensées au niveau du Registre du commerce». Et de poursuivre: «Nous avons invité 1300 agences, mais nous n'avons reçu qu'une dizaine» déplore-t-il. A ce titre, il dira: «On aurait beaucoup à gagner si elles avaient participé à ces journées car notre objectif à travers ces rencontres est d'échanger les expériences avec les pays avancés dans ce secteur en débattant des différents thèmes relatifs au domaine de la communication publicitaire avec des experts en la matière.» Selon le même intervenant, ces journées visent à élaborer une législation et créer une association qui régule et qui rassemble les acteurs concernés. Dans ce contexte, M.Hessas a souligné que «l'absence d'une Fédération des agences de communication et de publicité a mis à l'arrêt le projet de l'Union maghrébine des agences de communication». Optimiste, le conférencier affirme qu'«il y a des compétences algériennes qu'il faut encourager au lieu de faire appel aux étrangers». La publicité, faut-il le préciser, est une forme de communication, dont le but est de fixer l'attention d'une cible visée. Aujourd'hui, il faut savoir qu'on est passé du consommateur du produit au consommateur du message. Cela dit, il est impératif de définir les règles de la profession en élaborant une loi qui régule l'activité de la publicité dans notre pays, tout en respectant les règles d'une concurrence loyale. A ce propos, il y a lieu de rappeler que le gouvernement s'attelle à la mise à jour des textes juridiques régissant le secteur de la communication et publicité. Dans cette optique, le ministère de la Communication, en coordination avec le ministère du Commerce, comptent créer un fichier national spécial regroupant les agences de communication et de publicité. L'objectif est d'aboutir à une loi adaptée aux mutations en la matière. Aussi, ce fichier permettra de définir les critères professionnels et juridiques des établissements et agences de publicité et de communication. Ce secteur est régi actuellement par des textes réglementaires en attendant la promulgation d'une loi adaptée aux nouvelles mutations et développements survenus en la matière. Il s'agit, notamment de l'adaptation de ces textes qui devraient répondre aux besoins du secteur et à même d'apporter des solutions aux questions liées à l'évolution de la société algérienne.