L'ancien dirigeant égyptien Hosni Moubarak et son épouse Suzanne ont été interrogés sur leur fortune illégalement accumulée. L'ex-raïs est maintenu en détention ainsi que ses deux fils. En Tunisie, le gouvernement a décidé de traduire Ben Ali, l'ex-président du pays, devant un tribunal militaire. Les chefs d'accusation ne manquent pas contre cet ex-dirigeant : mise à sac du pays, pillage de ses richesses, corruption généralisée, répressions tous azimuts contre l'opposition et la société en général, homicide volontaire, meurtre, etc. Ben Ali, président déchu de Tunisie, comparaîtra devant un tribunal militaire, c'est la décision prise par l'actuel gouvernement. Son ancien ministre de l'Intérieur et un haut cadre de la sécurité seront également déferrés devant la même juridiction. Si ces deux derniers sont entre les mains de la justice tunisienne, les nouvelles autorités de ce pays qui a inauguré le Printemps arabe, n'ont toujours pas réussi à obtenir l'extradition de Ben Ali et de son épouse. Les autorités intérimaires tunisiennes ont engagé 18 actions en justice contre lui. Par ailleurs, la justice française vient de saisir 12 comptes de proches de l'ex-dirigeant tunisien, après avoir gelé ceux de ce dernier, tout de suite après sa destitution. L'enquête sur les biens détenus en France par lui et ses proches a progressé de manière décisive, selon un juge enquêteur français. Le montant bloqué atteint 12 millions d'euros, les comptes appartiennent à quatre proches de l'ancien chef d'Etat. Une plainte pour corruption, détournement de fonds et blanchiment a été déposée fin janvier par trois ONG, Transparency International (France), Sherpa et la Commission arabe des droits humains. La population tunisienne, ses associations et les partis démocratiques, partant du principe que la fortune de Ben Ali et de sa belle-famille n'étant pas le fruit des salaires et primes du président déchu, réclament un recensement et la publication de leurs avoirs et leur restitution. L'autre dictateur arabe, qui est tombé juste après le Tunisien, est dans la même situation que celui-ci. Un groupe d'enquêteurs égyptiens s'est rendu jeudi à Charm El-Cheikh pour interroger l'ancien président égyptien et son épouse. Moubarak et sa compagne sont accusés de l'abus d'influence pour se procurer des fonds de manière illégale, selon un communiqué officiel. La fortune des Moubarak est estimée entre 40 et 70 milliards de dollars ! Cette fortune fait depuis quelques jours l'objet de toutes les spéculations, en Egypte comme à l'étranger. Le procès de Moubarak s'annonce difficile car le Conseil suprême des forces armées, ne veut toujours pas le livrer même si aujourd'hui les militaires égyptiens ne cherchent pas à le disculper. La plus haute instance transitoire post-Moubarak n'arrête pas de saluer la contribution de Moubarak à l'histoire du pays, alors que la population exige son jugement. Par ailleurs, le gouvernement de transition également n'a pas demandé pour le moment le gel des avoirs des Moubarak à l'étranger. Reste que le procureur général du Caire a été saisi d'une demande de gel de leurs comptes bancaires et biens en Egypte. En revanche, les militaires ne font pas preuve de la même mansuétude envers les hommes d'affaires qui avaient pris une place de plus en plus importante au sein du parti de Moubarak (Parti national démocratique) et dans son gouvernement. Les interdictions de sortie du territoire et les gels de comptes bancaires se sont multipliés ces dernières semaines, alors que les rumeurs d'évasion de capitaux se multiplient. Le maréchal Tantaoui, un compagnon de Moubarak qui préside désormais le Conseil suprême des forces armées, jure avoir pesé de tout son poids, à l'époque, pour freiner le rythme des privatisations.