Il a assuré brillamment l'ouverture du Festival de Cannes avec ses fantasmes romanesques et parisiens. Il sera clôturé par Christophe Honoré. Les festivaliers entament une fiévreuse et passionnante douzaine de jours dans une ambiance sécuritaire de Vigipirate renforcé par la mort de Ben Laden. Le cinéaste tunisien Nouri Bouzid a été fait chevalier de la Légion d'honneur. La 64e édition du Festival de Cannes a été lancée le 11 mai au soir. Elle durera jusqu'au 22 mai. Lors de la cérémonie d'ouverture, le jury, présidé par Robert De Niro, a été présenté et Bernardo Bertolucci a ouvert officiellement la manifestation et a reçu la Palme d'or d'honneur. Suite à cela, à tout seigneur tout honneur, l'espace est laissé au cinéaste new-yorkais, Woody Allen qui a présenté son film Minuit à Paris avec une brochette d'artistes dont la première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, comme figurante de prestige. Les festivaliers ont été au rendez-vous. Comme d'habitude, personne ne voulait rater le 41e long-métrage du réalisateur de Vous allez rencontrer un sombre et bel inconnu qui déteste visiblement la compétition et qui trouve un malin plaisir à participer à Cannes et à voir ses films projetés en hors-compétition. Une section qu'il utilise comme une formidable caisse de résonance puisqu'elle est suivie assidûment par des milliers de journalistes du monde entier. Tourné à Paris en juillet dernier, Woody Allen a réussi à rassembler autour de lui une séduisante brochette d'artistes dont Owen Wilson, Marion Cotillard, Gad Elmaleh, Léa Seydoux et la première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, qui a interprété le rôle mineur d'une directrice du musée Rodin. Au-delà de ce casting, Woody Allen livre un film drôle, léger et truffé de références littéraires, notamment celles du siècle passé. La montée des marches s'est faite sans les Sarkozy dont on parlera à Cannes notamment avec la projection du film la Conquête de Xavier Durringer avec Denis Podalydes dans le rôle de Nicolas Sarkozy. La compétition a déjà commencé timidement avec Sleeping Beauty, conte érotique australien, de Julia Leigh qui filme une jeune étudiante qui se prostitue pour payer ses études et qui oublie vite, sous l'effet de médicament, ses aventures nocturnes. Il est suivi par We Need To Talk About Kevin , drame britannique de Lynne Ramsay, qui met en scène “une femme intelligente, bien élevée, fait ce qu'elle peut pour élever son fils, un enfant difficile, non désiré, qui a finalement brisé son mariage”. En ouverture de la section Un Certain Regard, les festivaliers ont découvert Restless, drame romantique américain de Gus Van Sant qui met en scène une “jeune fille de 16 ans, en phase terminale d'une maladie incurable, tombe amoureuse d'un jeune homme atypique qui aime assister à des funérailles et qui souffre de la mort prématurée de ses parents”. À rappeler que la clôture de la manifestation sera assurée par Christophe Honoré avec la comédie musicale Les bien-aimés avec notamment Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni. Le film raconte des histoires d'amour croisées s'étalant des années 1960 à celles de 1990. Avec ce film, le réalisateur français ne fait que revenir sur la Croisette puisque sa première sélection, il l'a gagnée déjà avec son premier film Dix-sept fois Cécile Cassard présenté dans le cadre de la section Un Certain Regard. Avec la projection Dans Paris à la Quinzaine des réalisateurs en 2006, il emporte un franc succès. En 2007, on le retrouve en Sélection officielle avec son quatrième long-métrage, Les Chansons d'amour. Autre dernier événement important, et non des moindres, la cérémonie qui s'est déroulée en marge du festival, au cours de laquelle le cinéaste tunisien Nourid Bouzid a été fait chevalier de la Légion d'honneur par le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Fort de sa distinction, le réalisateur, fort ému et les yeux mouillés, a profité pour fustiger l'obscurantisme et les extrémismes, et de demander de faire confiance aux jeunes cinéastes de Tunisie.