Le décret 08-315 supprime le corps de directeur de ces établissements en le remplaçant par le poste “d'enseignant principal”, classé dans la catégorie 14, au même titre que les fonctionnaires qu'ils dirigent. Le vent de la protestation sociale semble avoir gagné un corps de l'éducation nationale qui, jusque-là, en a été épargné. Il s'agit des directeurs des lycées et des technicums affiliés à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Un communiqué, émanant de la coordination des directeurs des lycées et des technicums signé par son président Messaoud Aouissi, précise : “Nous appelons l'ensemble des directeurs des lycées et des technicums à travers tout le territoire national à se mobiliser et à s'unir autour de leur coordination pour défendre leurs revendications légitimes par tous les moyens légaux.” Cette montée de fièvre des premiers responsables des lycées et des technicums est liée aux nouvelles dispositions du décret exécutif 08-315 du 11 octobre 2008. L'une des dispositions de ce décret a consacré la suppression du corps de directeur des lycées et des technicums en désignant les premiers responsables de ces établissements du secondaire par “enseignant principal”. Plus grave encore, ils ont été dégradés à la catégorie 14 au même titre que les fonctionnaires qu'ils dirigent et dont ils sont responsables. Ceci, pour les directeurs en exercice avant la promulgation du décret exécutif. Quant aux promotions qui ont été diplômées après 2009 : “Elles ont gardé le titre de professeur d'enseignement secondaire classé à la catégorie 13.” C'est-à-dire à un niveau plus bas que celui des fonctionnaires qu'ils dirigent. “Une situation qualifiée” d'humiliante et déprimante, voire vexante. “Nous avons perdu notre équilibre et notre statut au point où nous ne pouvons plus donner des ordres à ceux que nous dirigeons car ils sont mieux considérés dans leur classement.” Pour la coordination des directeurs affiliée à l'Unpef : “Le statut d'enseignant principal est une véritable sanction, et ce, au vu des contraintes de son poste. Le directeur est chargé de l'encadrement pédagogique, de la gestion financière et administrative et n'accède à ce poste qu'à l'issue de concours et d'une année de formation”. Les directeurs des lycées et des technicums réclament, à cet effet, “la suppression immédiate de ce nouveau poste supérieur et la restauration du corps de directeur ainsi que le classement du corps de directeur de ces établissements, hors catégorie ou au moins à la catégorie 17 avec un point indiciaire de 759”. Ils réclament, aussi, l'élaboration de textes qui permettraient aux directeurs d'assumer leurs missions en fonction des conditions et de la situation actuelle du système éducatif, l'octroi de primes telles celles de la permanence, du risque et du transport.