Dans un contexte marqué par la pression menée par les syndicats autonomes de l'éducation, la Centrale syndicales a tenu, hier, une réunion regroupant les représentants de la fédération des travailleurs de l'éducation nationale, affiliée à l'UGTA, avec le secrétaire nationale chargé de la Fonction publique, M. Djebbar, et également le secrétaire générale de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. Il s'agit, selon les responsables de l'UGTA, d'une rencontre d'évaluation, notamment le processus d'élaboration des statuts particuliers du secteur de l'éducation nationale qui connaît "des problèmes" malgré la finalisation de statut particulier des enseignants qui n'a pas trouvé une satisfaction auprès des syndicats autonomes. Il y a lieu de souligner que la réunion tenue, hier, au niveau de la Maison de peuple s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres que va mener la Centrale syndicale pour évaluer le processus d'élaboration des statuts particuliers des différents secteurs de la Fonction publique, afin de passer à la phase du régime indemnitaire qui sera ouverte après adoption des statuts des différents secteurs de la fonction publique, conformément à la décision du gouvernement. Il y a lieu de rappeler que le mouvement de protestation mené par les syndicat autonomes de l'éducation nationale a commencé juste après l'annonce de la nouvelle grille des salaires, à laquelle ils n'ont pas été associés. Mais la protestation s'est accéléré après la publication du statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale dans le Journal officiel, tant attendu par les travailleurs du secteur et qui a laissé place à la déception. A noter que le nouveau statut particulier fixe avec amples détails les mécanismes de gestion des carrières des travailleurs du secteur (recrutement, promotion, droits et obligations...). Cependant, selon les syndicats autonomes, ce statut met à l'écart l'essentiel des revendications du personnel de l'éducation nationale. Il s'agit, selon eux, en premier de la "déclassification" de certains corps du secteur, en particulier les adjoints de l'éducation qui ont dégringolé de la catégorie 11 à la catégorie 7 avec, en outre, la suppression du poste de surveillant général qui autorisait auparavant cette frange à grimper dans les échelons pour atteindre le poste de direction des établissements scolaires. Le poste de surveillant général a été remplacé par le poste d'adjoint principal de l'éducation (catégorie 8) avec la restriction de la promotion à des grades supérieurs aux seuls détenteurs d'une licence de l'enseignement, supérieur ou titre équivalent. Pour la majorité des enseignants la revendication essentielle demeure la révision à la hausse des salaires. Selon les précédentes déclarations de Meziane Meriane, ce statut particulier n'apporte rien de nouveau en matière des revendications socioprofessionnelles des enseignants qui tournent autour de deux points, en l'occurrence une majoration du point indiciaire à 100 dinars au lieu de 45 actuellement, et l'ouverture de "négociations sérieuses" sur le nouveau régime indemnitaire avec, bien sûr, un effet rétroactif depuis janvier 2008. Avec ce refus, la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, qui englobe les syndicats autonomes des travailleurs de l'éducation nationale mène depuis plusieurs mois des grèves successives. Et en plus des enseignants, la Coordination nationale des adjoints de l'éducation, affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a également mené sa grève. Pas plus loin, le 16 novembre dernier , ce mouvement de protestation a connu un taux de suivi national de 85%. A noter que la Coordination revendique la classification des adjoints de l'éducation à la catégorie 10 au lieu de la catégorie 7, une réduction du volume horaire, actuellement de 36 heures par semaine, l'ouverture de cycles de formation pour le recyclage des travailleurs de ce corps et la suppression de la permanence des vacances scolaires pour les adjoints de l'éducation. Il s'agit aussi de la réintégration des adjoints de l'éducation retenus en mars dernier dans les listes d'aptitude pour bénéficier de la promotion au poste de surveillant général.