RESUME 23e partie : Kamélia n'a plus la force morale d'affronter Larbi et le regard des autres. Elle ne s'est pas confiée à sa tante. Lorsque celle-ci menace d'appeler son père si elle ne retourne pas à son travail, la jeune femme n'a pas le choix. Le lendemain, elle se prépare à partir. 23eme partie -Te revoilà enfin ! s'écrie Habiba en l'accueillant dans ses bras, pour la serrer très fort. Je suis heureuse de te revoir ! Que t'est-il arrivé ? Tu étais malade ? - Mon mal n'a pas de remède, soupire la jeune femme alors qu'elles s'enfermaient dans son bureau. Il est arrivé quelque chose d'atroce, ce jour-là. Habiba la force à se confier. Elle veut tout savoir. Kamélia n'entre pas dans les détails. Elle souffrait beaucoup en se rappelant ce matin-là. L'amie et collègue n'en revenait pas. Comment avait-il pu passer à l'acte, au sein même de l'hôpital ? Ne craignait-il rien ? Il risquait beaucoup en tentant d'abuser d'elle. Ce harcèlement le perdrait mais apparemment, il n'en avait pas conscience. - Je vais lui parler. Ce n'est pas parce qu'il te sait divorcée et obligée de travailler qu'il peut abuser de toi ! - Il fera un scandale. Rien ne l'effraie, soupire Kamélia. Je préfère que tu restes en dehors, il m'en fera voir de toutes les couleurs ! J'ignore ce que je vais lui dire. Cela fait deux semaines que je n'ai pas travaillé ! Je n'ai aucun prétexte valable. Est-ce que tu ne pourrais pas m'aider en ce sens ? - On dira que tu étais malade, tout simplement ! Je vais te faire des ordonnances et emprunter un ou deux bilans sanguins. On dira que tu avais une maladie contagieuse et qu'il fallait t'isoler ! Qui risquerait sa peau, pour un baiser ? - Lui, répond la jeune femme. Qu'est-ce que je fais maintenant ? - Tu ne bouges pas d'ici, dit Habiba. Je vais m'occuper de ton cas, tout de suite ! Je ferme derrière moi, par sécurité ! Kamélia tourne en rond, pendant près d'une heure. Elle sursaute chaque fois qu'on frappe et ne peut s'empêcher de trembler en reconnaissant, à deux reprises, la voix du responsable du personnel et de ses tourments. Comment pourra-t-elle l'affronter de nouveau ? Elle ne se sentait pas la force de supporter son regard et autres gestes mal placés. Si par malheur, il continuait à la harceler, elle ne répondra plus d'elle-même. Elle soupire de soulagement lorsqu'elle entend la clef tourner dans la serrure. Habiba revenait avec un dossier en main. - Du béton, dit-elle. Ils ne trouveront rien à redire. En cas de problème, tu viens me voir ou tu me les envoies ! - J'y vais maintenant ? J'ai peur qu'il me renvoie. Il est presque onze heures, lui fait remarquer Kamélia. - Tu avais rendez-vous. Tu as dû attendre mon retour ! Sois forte ! N'hésite pas à crier s'il tente de te toucher, la prie Habiba. Je me ferais un plaisir d'ameuter la sécurité. Kamélia redoute l'instant où elle se retrouvera face à Larbi. Elle a beau marcher lentement vers le bureau de celui-ci, elle a l'impression que la distance a été réduite de moitié. Son responsable est là. Il hausse les sourcils en la voyant entrer. Quand il lui sourit, il lui vient une envie de le gifler. Mais elle s'efforce de garder un visage impassible. Elle lui remet son dossier médical. Larbi y jette un coup d'œil. Il ne croit pas à son allergie contagieuse. - Je peux voir ? dit-il en se levant. - Un médecin le peut, répond-elle, très ferme. Personne d'autre, je reprends maintenant ou demain ? Elle sait qu'il n'acceptera pas qu'elle reprenne le lendemain. Il ne lui fera pas de problèmes pour reprendre le travail. Cependant, il lui tient des propos qui lui glacent le dos. Kamélia se sent pâlir, se demandant si revenir n'était pas une erreur ? (À suivre) A. K.