Un important réseau spécialisé dans les prêts bancaires pour l'obtention d'un logement rural a été démantelé jeudi dernier dans la wilaya de Médéa. Selon les premiers éléments de l'enquête, les gendarmes de la section de recherche (SRGN) ont interpellé le premier mis en cause, en l'occurrence K. Z. âgé de 37 ans, au centre-ville de ladite wilaya en possession de 15 dossiers de prêts bancaires. Le pot aux roses découvert, les enquêteurs ont récupéré sur place plusieurs documents des victimes arnaquées par cet escroc qui a bénéficié de grandes complicités au niveau des instances élues. En effet, en plus des photocopies de cartes nationales d'identité, des photos d'identité, des chèques bancaires, les uns barrés et les autres endossables, et des imprimés de demandes de prêts bancaires de différentes banques publiques, ont été saisis. Au cours de son audition, le mis en cause a révélé aux enquêteurs qu'il promettait des prêts bancaires en vue d'obtenir un logement dans le cadre du programme du président de la République, et ce, en monnayant une somme d'argent, surtout qu'il vantait ses “entrées” dans les APC, les banques et les administrations. Après exploration des dossiers récupérés, les gendarmes ont convoqué sept personnes, dont un chauffeur exerçant à l'APC de Médéa, trois fonctionnaires et trois journaliers. Ces derniers lui avaient remis des sommes allant de 5 000 et 6 000 dinars jusqu'à 25 000 dinars. Ces individus ont tous avoué avoir été bernés par cet aigrefin. La perquisition de son domicile, sis à Bouaïchoune, aboutira à d'autres saisies. En effet, ce ne sont pas moins de 60 dossiers qui seront récupérés lors de cette opération. Parmi eux figurent 13 dossiers contenant des chèques bancaires (barrés et non barrés), 47 autres dossiers d'autres victimes et contenant toutes les pièces justificatives, mais aussi des chèques postaux et un lot de timbres fiscaux. Le lendemain, alors que l'enquête était encore en cours, trois autres individus se sont présentés chez les gendarmes pour les informer des agissements et du comportement d'un fonctionnaire de l'APC. Celui-ci, en l'occurrence K. M. âgé de 46 ans, n'est autre que le frère du principal accusé. Son rôle : extorquer de l'argent en contrepartie de l'accélération des procédures et la délivrance des documents manquants pour les victimes que son frère lui adressait. Une méthode diabolique, qui a trop duré, au vu du nombre de victimes qui “versaient” à chaque fois 1 500 dinars contre reçu pour obtenir un document faisant foi pour la prochaine obtention d'un logement rural à Médéa. Mais le hic demeure dans le fait qu'à chaque réclamation du document final, à savoir l'acte d'affectation, ledit fonctionnaire de l'APC renvoie ses proies à la source afin de leur extorquer encore 1 000 autres dinars en guise de pénalités de retard. Présentés devant la justice, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt et seront jugés pour escroquerie, faux et usage de faux et trafic d'influence.