Sollicité par le ministère de l'Intérieur pour formuler un avis sur les fameuses réformes promises par le chef de l'état, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a opposé un niet catégorique en qualifiant la démarche du pouvoir en place de “monologue contre le changement”. “Le ministère de l'Intérieur a adressé une correspondance au RCD l'invitant à donner ses propositions et avis sur les procédures engagées par le chef de l'état en guise de réponse à la crise qui affecte le pays depuis des années et qui connaît présentement des prolongements massifs et multiformes à la faveur des soulèvements populaires qui secouent notre région”, a affirmé le RCD dans un communiqué rendu public hier. “Ce simulacre d'invitation au dialogue qui tourne à un monologue du pouvoir est une insulte à la souffrance et la colère des Algériens qui aspirent à la dignité, à la liberté et à la prospérité”, a dénoncé le parti de Saïd Sadi, qui juge “vain et dangereux de continuer à s'enfermer dans des opérations de maquillage de l'un des plus effroyables échecs politiques de ces cinquante dernières années et dont les sources remontent à la confiscation de l'indépendance par le coup d'état de 1962, provoqué par le clan qui sévit aujourd'hui encore dans notre pays”. estimant que “l'époque des bricolages est révolue”, le RCD assène que “le pouvoir n'a ni la crédibilité, ni la légitimité, ni même la capacité pour s'orienter vers une sortie de crise qui appelle nécessairement, et par définition, à son dépassement”. “Toute participation à des élucubrations menées par les auteurs du désastre national serait synonyme de complicité du reniement et du détournement de la volonté de notre peuple”, estime-t-il. Tirant sur les “autocrates” qui “préparent leur succession dans le sérail”, le RCD assure qu'il travaille avec “les forces démocratiques” pour “une phase de transition” qui “se fera contre les tenants du pouvoir actuel et en dehors de leurs arcanes”.