Les pays de la région sahélo-saharienne sont appelés à renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a souligné jeudi à Bamako le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel. “Les pays de la sous-région (du Sahel) sont aujourd'hui appelés à réfléchir sur les meilleurs voies et moyens à même de renforcer leur coopération et leurs capacités pour faire face aux différentes menaces qui pèsent sur leur région, en premier lieu le terrorisme et le crime organisé”, a affirmé M. Messahel, dans une déclaration faite conjointement à l'APS et à la Chaîne III de la Radio nationale. “Il s'agit aussi de réfléchir ensemble sur tout un programme de développement, car il faut convenir qu'il n'y aura pas de paix et de stabilité sans le développement de la région”, a-t-il observé. Pour M. Messahel, la réunion de Bamako, placée sous le thème : “Sécurité et développement”, intervient dans une conjoncture particulière marquée par la situation en Libye, et dont les conséquences, a-t-il dit, “pourraient fragiliser davantage la stabilité de la région”. Selon le ministre délégué, les répercussions du conflit en Libye appellent une “certaine vigilance” de la part des pays de la région “qui doivent développer une stratégie commune” pour “faire face à la nouvelle donne engendrée par cette situation”. S'agissant du rôle de l'Algérie, le ministre délégué a indiqué que “notre pays a toujours inscrit son action dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à la coordination et à la collaboration de tous les pays pour faire face au phénomène du terrorisme, en vue de son éradication”. M. Messahel a fait remarquer que, dans cette approche internationale en matière de lutte antiterroriste, “il y a, bien évidemment, la part qui revient aux pays du voisinage”, car, s'agissant de la stabilité et de la sécurité de nos pays respectifs, “il nous revient à nous, en premier lieu, de développer nos capacités de lutter contre ce fléau”, a-t-il soutenu. “Cependant, il y a en parallèle, un partenariat qui existe déjà et que nous souhaitons voir se développer davantage entre nos pays et nos partenaires extrarégionaux, particulièrement dans les domaines de la formation, du soutien logistique et du renseignement”, a-t-il ajouté. “Sur ce plan, il y a un travail qui a déjà été fait, notamment avec les Etats-Unis (…) tout comme d'ailleurs des pays de l'Union européenne”, a-t-il précisé. M. Messahel a, d'autre part, mis en exergue l'apport de l'Algérie “qui contribue, de manière très importante, au développement de la sous-région”. C'est dans cette optique que l'Algérie a accordé une aide de dix millions d'euros au Mali pour répondre à des besoins urgents en matière de financement de projets dans les domaines de l'agriculture, de la santé et de la formation professionnelle dans la région nord du pays. “Nous souhaitons que l'aide de nos partenaires étrangers soit orientée dans ce sens et vers ces priorités”, a-t-il plaidé.