Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, vient d'adresser officiellement une invitation au Forum des chefs d'entreprise (FCE) à prendre part à la réunion de la tripartite prévue pour le 28 mai à la résidence El-Mithaq. Cette rencontre à laquelle participeront les organisations patronales, le syndicat UGTA et quelques membres du gouvernement en charge de la régulation de secteurs importants de l'économie nationale, a pour principal objet, l'“étude des voies et moyens de soutenir le développement de l'entreprise et de promouvoir un climat plus propice à l'investissement et à l'activité économique”. Cette correspondance, émanant d'Ahmed Ouyahia, a été envoyée au FCE en exécution des directives présidentielles. Pour sa part, le FCE a pris acte de cette invitation et se prépare à cette rencontre qu'il qualifie d'“importante”. “La dernière assemblée générale de notre association avait formellement adopté le principe de notre participation aux rencontres de concertation tripartite avec le gouvernement et c'est à ce titre qu'il m'a semblé utile de confirmer le principe de notre présence à cette prochaine rencontre”, explique Réda Hamiani. Il estime que cette tripartite constitue une opportunité certaine pour discuter des moyens à mettre en place afin d'“essayer de reconfigurer l'économie nationale de sorte à ce qu'elle atteigne la croissance et le développement escomptés”. Pour cela, précise-t-il, tous les participants à cette réunion doivent s'inscrire dans cette perspective. M. Hamiani a provoqué, hier, une réunion du staff dirigeant du FCE, afin de recueillir les doléances ayant trait aux problèmes qu'ils rencontrent dans leurs activités. Il ira, dans quelques jours, à la rencontre de tous les industriels implantés à Oran et à Annaba afin de les écouter et de se renseigner sur l'environnement dans lequel ils mènent leurs affaires et les contraintes auxquelles ils font face. À l'issue de toutes ces rencontres discussions qui s'en suivront, le FCE établira un tableau général sur la situation de l'entreprise du centre, de l'ouest et de l'est du pays. C'est ce diagnostic que le président du FCE débattra également avec les présidents des autres organisations patronales au cours d'une réunion qui aura lieu en principe cette semaine, avant la tripartite. Selon M. Hamiani, il s'agit de saisir l'occasion pour bâtir des passerelles entre les diverses organisations patronales afin de pouvoir arrêter un diagnostic commun et de proposer ensemble les solutions idoines. Le président du FCE n'a pas caché sa satisfaction quant à cette politique de concertation prônée par les pouvoirs publics. Ce qui permet, relève-t-il, à son organisation d'apporter sa contribution pour le développement de la PME/PMI en Algérie. “Ce secteur est le premier employeur du pays. il a le taux de croissance le plus important et il représente plus de 80% de la valeur ajoutée hors-hydrocarbures”, argue-t-il. Le forum souhaite, en outre, apporter sa touche au projet, cher à l'Etat, de création de 200 000 PME/PMI. Car, tel que le déplore M. Hamiani, le phénomène de la désindustrialisation commence à prendre des proportions alarmantes dans le pays. Il cherche ainsi les réponses exactes sur l'origine de cette sérieuse préoccupation. “L'informel en est-il la cause ? Cela est-il dû à l'ouverture commerciale débridée ?” s'interroge-t-il. “Il faut se mettre d'accord sur le diagnostic pour tenter d'arrêter cette descente aux enfers”, propose-t-il. Le premier responsable du forum souhaite que la mise en œuvre de la politique économique du pays, soit la plus efficace possible. “Il y a suffisamment de textes réglementaires élaborés mais dont on ne retrouve pas les traces sur le terrain, malheureusement”, regrette-t-il. Par ailleurs, le président du FCE a adressé un courrier à tous les membres par le biais duquel compte “recueillir tout avis, observation ou commentaire de nature à enrichir les positions qu'il y aura lieu pour nous de défendre à cette occasion”, affirme-t-il. Pour lui, il faut ainsi explorer des pistes nouvelles marquant plus clairement une reconnaissance du rôle éminent que joue, notamment, l'entreprise privée algérienne dans le éveloppement économique et social du pays à long terme.