La réunion de la tripartite prévue le 28 mai s'annonce déterminante, selon les déclarations des responsables des organisations patronales contactés par nos soins hier. Cette fois-ci les participants comptent saisir l'occasion pour débattre de toutes les difficultés que rencontrent les chefs d'entreprise, notamment l'environnement des affaires, le système bancaire, fiscal et le marché de l'emploi. Un état des lieux sera établi quant aux décisions prises par le gouvernement ces dernières années, à l'exemple des lois de finances complémentaires de 2009 et 2010. La 14e session tripartite entre le gouvernement, l'UGTA et le patronat est attendue le 28 mai à la résidence d'Etat El Mithak à Alger. Outre la délégation du gouvernement qui comprendra les ministres des Finances, du Travail, du Commerce, de l'Agriculture, de l'Habitat et de l'Industrie et qui sera dirigée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, prendront part également à cette rencontre l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprises (SEVE), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), l'Union des entrepreneurs publics (UNEP) et une délégation des Sociétés de gestion des participations de l'Etat. Le FCE sera également présent pour la première fois. Pour les organisations patronales telles que la Confédération nationale du patronat algérien, le Confédération des industriels et producteurs algériens, ainsi que la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), le rendez-vous du 28 mai devrait permettre d'aborder les questions liées au développement de l'entreprise privée ou publique. L'ordre du jour de cette réunion de la tripartite sera consacré, selon les présidents des associations patronales que nous avons pu joindre hier, sur «les voies et moyens de soutenir le développement de l'entreprise et promouvoir un climat propice à l'investissement et à l'activité économique». Il s'agit d'un véritable programme national de développement économique axé sur l'apport des chefs d'entreprises, et ce, en suivant les orientations du premier magistrat du pays qui a rappelé lors de son dernier discours à la nation, le 15 avril 2011, la volonté de l'Etat de réussir le plan de développement de l'investissement. La Cipa tient un conseil national demain «Nous sommes persuadés que la réunion du 28 mai fera date. Il ne sera plus question de discours philosophique et démagogique, mais de moyens et de politiques à envisager pour sortir de la situation de marasme et d'inertie qui caractérisent notre appareil productif national. Il faut aboutir à un consensus national autour des décisions à prendre pour développer notre économie. Le temps est contre nous surtout dans cette conjoncture de mondialisation de l'économie et de la domination de quelques individus sur les richesses et les revenus de la planète. C'est une bataille féroce qui nécessite la mobilisation et l'implication de tous. Nous avons constaté les pertes enregistrées suite à notre adhésion à la zone arabe de libre-échange et à l'accord d'association avec l'Union européenne. Nous avons besoin de partenaires et d'investisseurs étrangers, ainsi que de nos capacités humaines. Il faut trouver la voie idéale du développement économique algérien avec la participation de l'entreprise publique et privée», a tenu à souligner le président de la Cipa, M'henni Abdelaziz, joint hier par nos soins. En prévision de cette réunion, la Cipa compte regrouper les membres de son conseil national demain afin de prendre les avis des uns et des autres sur les propositions qui seront faites au gouvernement. Selon le président de la Cipa, les chefs d'entreprises sont confrontés à d'innombrables problèmes, à commencer par le système bancaire, portuaire et l'environnement et climat général des affaires en Algérie. Le soutien à la politique de la mise à niveau, le marché du travail, l'accès au financement et le système fiscal seront également abordés. «Nous devons dépasser la langue de bois et aller au fond des choses. Les Algériens attendent de nous des décisions fermes et importantes pour développer le tissu industriel. Nous devons engager le débat sur les conditions de création des entreprises, sur l'accès au crédit et sur le foncier», a tenu à souligner de son côté le président de la CNPA, Mohamed Naït Abdelaziz. Pour le président de la CNPA, la réunion de la tripartie permettra de lancer des groupes de travail sur plusieurs questions préoccupant le monde patronal, à commencer, selon lui, par la mise en œuvre du programme quinquennal 2010-2014, doté d'une enveloppe financière de 285 milliards de dollars. «Nous devons procéder à une évaluation des dernières décisions prises dans le cadre des lois de finances complémentaires 2009 et 2010. Nous devons faire un état des lieux des réformes économiques lancées ces dernières années et débattre de la politique économique à entrevoir dans l'avenir pour le bien-être de l'Algérie. Il faut cesser de faire une distinction entre l'opérateur public et privé», a souligné encore le président de la CNPA. Selon M. Naït Abdelaziz, la réunion de la tripartite peut aboutir à la prise de décisions importantes visant à améliorer les conditions des entreprises algériennes. La CGEA en conclave à Oran En perspective de cette rencontre, la CGEA envisage d'organiser un regroupement de ses adhérents le 23 mai à Oran, au niveau de l'hôtel Sheraton. Selon le président de la CGEA, Habib Youcefi, le débat sera ouvert et les entreprises adhérentes seront invitées à exposer leurs problèmes et projets. Les responsables de la confédération comptent les répercuter aux autres partenaires sociaux. «Nous comptons réunir tous les membres afin d'évoquer toutes les questions, que ce soit l'investissement, l'habitat, l'agriculture, le tourisme…», a indiqué M. Youcefi, ajoutant que la réunion du 28 mai est décisive. Les organisations patronales accueillent avec satisfaction la participation du Forum des chefs d'entreprises (FCE), qui participera pour la première fois à cette réunion. Invité par le premier ministère, le FCE veut défendre particulièrement les intérêts des entreprises privées. Nous avons tenté hier de joindre le président du FCE, Réda Hamiani, en vain. Malgré nos multiples tentatives, il n'a pas décroché. Notons par ailleurs qu'à la rentrée, en septembre, une autre tripartie réunira de nouveau les différents acteurs économiques avec un ordre du jour consacré aux questions sociales.