Après ses déboires avec le gouvernement qui a vu le retrait en bloc des entreprises publiques de la plus grande organisation patronale en Algérie, suite aux mesures comprises dans la LFC 2009, notamment le Credoc, le FCE a changé le fusil d'épaule en privilégiant le dialogue à la confrontation. Ce changement est annonciateur d'une nouvelle ère.En effet, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a signifié qu'il prendra part à la prochaine tripartite, si les pouvoirs publics l'y invitent. La décision été entérinée à la majorité écrasante par l'assemblée générale ordinaire tenue à huis clos, récemment à l'hôtel El Aurassi, rapporte Reda Hamiani, président du FCE. L'assemblée générale, organe suprême du FCE, a mandaté le Conseil exécutif à répondre positivement, si les autorités demandent au FCE de participer aux réunions de la tripartite, a-t-il expliqué. La tripartite représente «le seul cadre» de discussions, et, s'il «n'y participe pas», s'il «s'en prive», le FCE se mettra «hors jeu», fait-il remarquer. Etre présent à la tripartite, c'est «confirmer notre souci d'être positif, s'inscrire dans une logique de concertation économique avec les autorités», note le président du FCE. L'organisation qu'il dirige continue, a-t-il dit, à faire des propositions à même d'enrichir le débat sur les questions économiques, à représenter les industriels et à refléter aussi «fidèlement» que possible leurs positions. «Nous ne sommes pas dans l'opposition» dira l'ancien ministre, précisant que le FCE «adhère entièrement à l'analyse et à l'orientation économiques souhaitées par les autorités». Il précisera par ailleurs que par cette participation «le Forum veut marquer sa disponibilité au dialogue et sa volonté de donner son point de vue sur les grands problèmes de l'heure», précisant que «le Forum doit se remobiliser pour jouer son rôle d'acteur principal dans le monde économique et donner son point de vue sur les grands choix de politique économique de notre gouvernement». En outre, selon lui, «la tripartite, dans le contexte actuel, représente le seul cadre de concertation existant et reste la matrice unique et essentielle aux échanges». M. Hamiani rappellera qu'en mai 2009, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait «officiellement invité le FCE à la participation à la tripartite» et tiendra à souligner, concernant la participation à la prochaine tripartite qu'«il ne s'agit pas de renier notre identité, mais on va continuer à étayer nos prises de décisions, représenter fidèlement l'état de nos entreprises, poser les vraies questions au cours des réunions de la tripartite et refléter aussi fidèlement que possible la position des chefs d'entreprise». Dans ce contexte, Hamiani profitera pour dissiper la confusion et l'incompréhension concernant les dernières prises de positions du FCE par rapport à la LFC de 2009. «Ce que nous venons de faire ces dernières semaines n'a pas été très bien compris (…) Nous avons admis le bien-fondé et la pertinence de la réglementation concernant les importations et les investissements». Et reconnaîtra que les analyses faites par son organisation ont effectivement constaté «un dérapage des importations, une politique industrielle qui mérite d'être redynamisée».