Le parti de Louisa Hanoune a fait sept propositions, celles-là mêmes qui figuraient dans sa lettre envoyée en… 2006, soit depuis cinq ans, au président de la République. Le Parti des travailleurs (PT) a réitéré sa demande de législatives anticipées avant l'entame des réformes et de la révision de la Constitution, hier, après avoir été reçu par la commission Bensalah. Selon Louisa Hanoune, citée par l'APS à l'issue de son audience, les élections législatives anticipées seront un bon démarrage pour les réformes politiques. Les réformes viendront, selon elle, après cette élection qui donnera toute sa légitimité à l'Assemblée nationale. L'actuelle, a-t-elle dit, n'a pas de légitimité et de crédibilité. De ce fait, une assemblée caractérisée par un flagrant déficit en crédibilité ne peut, dans son optique, mener des réformes qui risquent d'être en contradiction avec la future assemblée. L'actuelle Assemblée, affirme la secrétaire du PT, n'est pas en mesure d'adopter des textes de loi, notamment la loi électorale appelée à encadrer des élections crédibles. Une incompatibilité, selon le PT. Le parti a fait sept propositions qui figuraient dans sa lettre envoyée en… 2006, soit depuis cinq ans, au président de la République. Elles concernent, selon Mme Hanoune, “la loi électorale dans laquelle le rôle des partis (contrôle) sera renforcé par rapport à l'administration, le respect des mandats pour mettre fin au phénomène des transfuges et consacrer la séparation entre le monde des affaires et la politique, l'amendement de la loi sur les partis, le refus du système des quotas et l'abrogation du code de la famille”. Elle a, par ailleurs, relevé la contradiction entre l'intention d'opter pour la décentralisation et le renforcement en même temps des prérogatives des walis. Ce qui est l'objet de sa proposition concernant le projet de code de wilaya. La responsable du PT a plaidé pour un régime parlementaire qui consacre la souveraineté populaire et a appelé à la levée des restrictions qui entravent l'exercice de la profession de journaliste dans sa contribution pour le code de l'information. Un secrétariat d'Etat à l'amazighité, un secrétariat d'Etat chargé de la promotion des droits de l'Homme et de la citoyenneté, de la protection des droits de l'Homme et des couches défavorisées, l'abrogation de la peine de mort. Elle a enfin appelé à l'élargissement de ces consultations. Comme si la commission l'avait prédit, parmi les invités d'hier, outre le PT, Bensalah a reçu Nordine Benbrahem, en tant que président des Scouts (SMA) et néanmoins député du RND, ainsi que M'barek Khalfa, secrétaire général de l'Organisation des enfants de moudjahidine (Onem), lui aussi député du RND. À ce rythme, ne figureront comme invités, après le refus des partis de l'opposition et de personnalités dont d'anciens Chefs de gouvernement, que les organisations affiliées à l'Alliance présidentielle et toutes celles qui gravitent autour du pouvoir. Et Louisa Hanoune a raison de réclamer l'élargissement des consultations et des débats. Des observateurs ont, d'ores et déjà, relevé cette omission qui ne manquera pas de déteindre sur la légitimité des réformes et des lois qui en découleront. Ainsi, la commission Bensalah semble avoir choisi entre les débats de 1976 autour de la Charte nationale dont les consultations étaient élargies à tous les citoyens et le dialogue national à l'époque d'Ali Kafi auquel étaient conviées des associations sans le moindre lien avec la chose politique. Bensalah a choisi la seconde option.