Du 25 au 31 mai, le Bastion 23 abrite 25 exposantes venues des quatre coins du pays pour présenter des broderies au fil d'or et au fil d'argent, dans le cadre du deuxième festival de la création féminine. Pour la promotion de la culture et de l'art féminin, le coup d'envoi de la deuxième édition du Festival national de la création féminine a eu lieu mercredi dernier au Bastion 23 à Alger et s'étendra jusqu'au 31 du mois courant. Le thème de cette nouvelle édition s'intitule, “Broderie, la fil ‘harmonie”. Ce rendez-vous à cent pour cent féminin a été inauguré le 25 mai dernier, par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a estimé que “ce festival met en valeur les créations de la femme algérienne et des spécialités longtemps cachées. Les trois palais du Bastion 23 est le hôte de vingt-cinq artisanes venues de toutes les wilayas du pays, notamment Annaba, Alger, Blida, Médéa, Ghardaïa, Ouargla, Constantine…, et ce, pour présenter leurs œuvres. Sous le signe du partage et de l'échange culturel entre l'Algérie et les autres pays, deux exposantes : italienne et turque et une artisane burkinabé exposent dans les halls du palais avec leurs consœurs algériennes. Le public, constitué en majorité de femmes, a pu découvrir les vêtements traditionnels sous toutes leurs formes et couleurs. On peut découvrir la broderie dans plusieurs variantes ; la broderie au fil d'or dans les centres urbains comme Alger, Annaba, Constantine et Tlemcen. Le fil est utilisé pour le medjboud et la fetla. On découvre également la broderie au fil métallique utilisée à l'est du pays, ou encore la broderie d'Alger qui est réalisée avec du fil de soie puisée de l'époque ottomane, de Nabeul en Tunisie, ainsi que des broderies fines à double face inspirée de la confection chinoise. Les artisanes venues des quatre coins du pays, ont permis aux amatrices de couture et aux futures mariées, de connaître le riche patrimoine dont regorge l'habillement traditionnel. En allant vers l'Est, dans la ville de Annaba, la broderie se rattache à des influences syrienne et marocaine. D'autres spécificités de la tradition résident dans des œuvres comportant des éléments figuratifs et la signature calligraphiée et datée de l'auteur. Quant aux traditions kabyles, la broderie est plus souvent utilisée dans les foulards ornés de motifs au fil de soie. Hafsa Nacer, couturière broderie-modéliste-styliste, spécialiste en mesloul et chbika nous a déclaré : “Je suis dans la couture depuis 53 ans, j'y baigne depuis que je suis jeune. Je réalise toutes sortes de vêtements. Le traditionnel et le moderne pour les femmes et traditionnel pour les hommes. Toutes mes confections sont à produites à la main. Ce sont mes propres modèles.” La région de Blida est représentée par Tchambaz Hassiba qui nous a souligné que “c'est de la broderie typique de Blida. J'ai hérité plusieurs pointes de mon père. C'est une sorte d'héritage et je m'inspire aussi du patrimoine algérien”. Ce festival offrira durant cette semaine un voyage initiatique à travers les œuvres traditionnelles qui ont traversé des générations et plusieurs pages d'histoires et qui enchantent jusqu'à aujourd'hui. Par ailleurs, tout au long de cette manifestation qui ouvre ses portes à partir de 10h, il sera proposé au au public des soirées musicales, des ateliers de confection et des conférences. Le dernier jour sera la journée du shopping, les confections seront mises en ventes par les exposantes, et une tombola sera organisée.