Le 4e round des négociations sur le réaménagement du démantèlement tarifaire, dans le cadre de l'accord d'association Algérie-Union européenne, a débuté hier et s'étalera au 1er juin 2011. Une délégation d'experts de l'union européenne est arrivée, avant-hier à Alger, pour rencontrer des experts algériens. Le gouvernement algérien, semble-t-il, veut achever les négociations sur ce point lors de ce 4e round qui pourrait être le dernier. Pour rappel, l'Algérie a transmis, en septembre dernier, à la direction générale des relations extérieures de la Commission européenne, sa proposition relative à la révision du démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association. Liberté en avait publié les détails. “Les positions tarifaires soumises pour la révision du démantèlement se rapportent à celles ayant des effets jugés particulièrement graves sur l'économie algérienne et dont l'adaptation est requise pour le succès de la mise à niveau de l'appareil de production”, soulignait le document. L'Algérie avait proposé le réaménagement d'environ 1 450 positions tarifaires, représentant presque 35% de l'accord. Par ailleurs, en référence au protocole n°2 portant concessions tarifaires à l'importation en Algérie pour les produits agricoles, l'Algérie avait exprimé son souhait de supprimer les contingents tarifaires pour le fromage à pâte molle non cuite et autres, pois chiches, lentilles, fèves, oranges, mandarines, orge, mais aussi pour les poussins dits d'un jour chair et les poussins dits d'un jour ponte. Concernant le protocole n°1, portant concessions tarifaires à l'exportation vers l'Union européenne pour les produits agricoles, les propositions algériennes portent sur le réaménagement des calendriers d'exportation et la révision des contingents tarifaires préférentiels. Les propositions algériennes portent aussi sur la suppression des contingents tarifaires préférentiels sur certains produits. 3 rounds de discussions ont été organisés, et les négociations sont jugées au départ “laborieuses parce qu'il fallait argumenter produit par produit”. “Ce sont des négociations techniques très difficiles”, explique-t-on du côté algérien. À Bruxelles, on estime que l'Algérie est en train “de changer d'attitude vis-à-vis de l'Union européenne”, dans les coulisses, les choses fonctionnent bien. Les échanges d'information se déroulent dans de bonnes conditions. Six à sept comités se réunissent annuellement, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'association. “Une véritable relation s'est tissée entre les différentes administrations”, relève-t-on avec satisfaction. On évoque même la signature, “rapidement”, d'un partenariat énergétique stratégique. Notre pays, semble-t-il, se rapproche de plus en plus de la politique de voisinage (PEV). Pour rappel, l'Algérie s'est montrée assez réservée à l'égard de la politique européenne de voisinage et avait clairement indiqué sa volonté de s'en tenir, à ce stade, à la mise en œuvre de l'accord d'association. L'UE avait pris “bonne note” de cette position et se dit disponible pour entamer un dialogue sur un plan d'action quand les autorités algériennes le décideront. Le VIS, un nouveau système de Visa Il sera appliqué, à l'Algérie, comme pays-pilote, à partir d'octobre ou de novembre prochain. Le système d'information sur les visas (VIS) a pour objectif d'améliorer la mise en œuvre de la politique commune en matière de visa, la coopération consulaire et les consultations des autorités centrales chargées des visas, dans le but, entre autres de simplifier la procédure de demande de visa ; de prévenir les demandes multiples de visas ; de faciliter la lutte contre la fraude… Selon une source de la Commission européenne, l'Algérie a été choisie comme pays-pilote, parce qu'il est le plus gros pays “consommateur” de visa de la rive sud de la Méditerranée. Ce nouveau dispositif introduit une rapidité de traitement des demandes de visas et le visa sera octroyé pour des entrées multiples dans l'espace Schengen et sur des périodes plus longues, qui peuvent aller jusqu'à deux années. Evoquant la signature d'un accord global de réadmission, notre source affirme que ce sont les pays qui n'ont pas signé d'accord bilatéral avec l'Algérie qui le demandent. Mais semble-t-il le commissaire européen chargé de l'Elargissement et de la Politique européenne de voisinage a demandé aux pays membres s'ils veulent que l'Algérie signe à l'UE un accord global de réadmission, il faudrait faire un geste à son égard en lui accordant des facilitations de visa.