Afin d'aplanir tous les différends, les deux parties ont décidé officiellement de créer un «comité de dialogue politique». Ça se décrispe! La tension entre Alger et Bruxelles baisse. Le calendrier du démantèlement tarifaire sera révisé dans quelques semaines. L'Algérie et l'Union européenne (UE) ont convenu de tenir, au plus tard début juin à Alger, un 4e round de négociations sur la révision du calendrier du démantèlement tarifaire. C'est ce qu'a annoncé hier, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d'une conférence de presse conjointe animée avec le commissaire européen chargé de l'Elargissement et de la Politique de voisinage (PEV), Stefan Füle. M.Medelci a indiqué que les délégations des deux parties seront mandatées pour finaliser la négociation sur la révision de ce calendrier. Tout en soulignant l'importance de ce point, M.Medelci a expliqué que cela ne va pas faire s'effondrer l'édifice de l'Accord d'association. Devant la délégation européenne, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que l'Accord d'association Algérie-UE donnait à l'Algérie de solliciter une révision de ce calendrier «pour tenir compte de la nécessité d'accompagner les efforts, au niveau de plusieurs filières industrielles ou agricoles, faits par le gouvernement pour essayer de les développer et de les moderniser». Ce rappel est une précision de taille qui se veut une réponse indirecte aux critiques de la Commission européenne. Cette dernière avait du mal à accepter la proposition de l'Algérie de revoir l'échéance du démantèlement tarifaire. L'émissaire de Bruxelles avait même regretté cette décision dans une lettre publiée par un confrère. Afin de protéger certains secteurs comme l'agriculture, le gouvernement algérien a préféré temporiser. Que prévoit le nouveau calendrier? Le commissaire européen chargé de l'Elargissement et de la Politique de voisinage, n'a pas donné de détails. Il a révélé l'existence de propositions «concrètes et de suggestions très encourageantes» par rapport au calendrier des négociations sur le démantèlement tarifaire entre l'Algérie et l'Union européenne. Toutefois, il a estimé qu'il était «encore trop tôt pour escompter des résultats définitifs». «Il faudra attendre quelques semaines, car les travaux sont en cours», a-t-il expliqué. M.Füle a, dans ce cadre, rappelé que les trois réunions à haut niveau ont évoqué cette question dont la troisième a eu lieu au mois de février dernier, soulignant l'importance de «se respecter mutuellement et de respecter les préoccupations de l'Algérie». «Il s'agit également de se rencontrer à mi-chemin dans un esprit de compromis et de trouver une solution dans le cadre de l'Accord d'association», a-t-il indiqué. Afin d'aplanir tous les différends, les deux parties ont décidé officiellement de créer un «comité de dialogue politique». «Nous avons convenu l'année dernière du principe de créer, pour la première fois, un sous-comité de dialogue politique entre l'Algérie et l'UE. Aujourd'hui, nous avons pris officiellement la décision de créer ce comité», a annoncé M.Medelci. «Ce comité, explique-t-il, va, à partir d'aujourd'hui, revêtir un caractère officiel pour offrir un cadre de consultations permanentes entre l'Algérie et l'UE sur des questions politiques, sécuritaires et celles relatives aux droits de l'homme.» Au sujet des investissements en Algérie, le commissaire européen s'est dit non satisfait du niveau de participations. Il promet d'oeuvrer pour l'amélioration du climat des affaires en Algérie. Par ailleurs et à propos du visas Schengen que la France veut suspendre, le commissaire européen assure que la libre circulation sera garantie tout en évoquant la possibilité d'un accord de réadmission. «Offrir à la fois un accord de réadmission et un accord sur les visas», a-t-il expliqué. L'UE veut imposer un accord de réadmission global, ce que refuse l'Algérie. M.Medelci est revenu sur ce point en précisant que l'Algérie reste attachée à l'option des accords bilatéraux.