20 000 établissements du secondaire devront bénéficier de ce concept novateur dont la licence doit être acquise via l'allemande GIZ. Introduire des notions d'ordre environnemental dans le cursus scolaire de divers paliers entre le primaire, le moyen et le secondaire. Rien de bien nouveau jusque-là hormis le fait de trouver les moyens adéquats qui nous éloignent, quelque peu, des discours pour nous rapprocher davantage de l'efficacité du terrain. Hier, au lycée El-Idrissi, sis au 1er-Mai, le ton était donné pour franchir cette étape à travers un concept novateur, proposé par les Allemands de GIZ (coopération technique allemande), baptisé “modulothèque”. Un prototype a été, à l'occasion, présenté en présence de Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, accompagné des responsables de la GIZ qui sont à l'origine de ce don acquis grâce à l'argent des contribuables allemands. La modulothèque est en fait un concept franco-canadien adapté à l'Algérie (traduit en arabe) qui consiste à proposer des expositions interactives et itinérantes qui permettent ainsi d'aménager un espace de sensibilisation et de découverte. Mais cette petite merveille, même à but éducatif, un coût qui tourne autour d'un million de dinars pour chacune d'elle. Le bon côté des choses, c'est que ce procédé, qui nécessite un encadrement, permettra la création d'emplois pour au moins 500 personnes comme expliqué par l'un des responsables de GIZ (la formation y est assurée). Reste à savoir qui devra supporter la facture ? “Nous nous sommes entendus avec GIZ pour négocier l'acquisition de la licence”, a déclaré M. Rahmani, tranchant ainsi la question et d'indiquer qu'“un certain nombre d'entreprises sera choisi par la suite pour reproduire ce prototype et le généraliser sur l'ensemble des établissements scolaires du secondaire sur tout le territoire”. S'en est suivie une visite guidée, assurée avec brio par les élèves formés par GIZ, à travers les différentes activités proposées par la modulothèque réparties en quatre thèmes : le climat et les changements climatiques, la biodiversité et les ressources naturelles, la pollution et les déchets, et les énergies en plus d'un mini-laboratoire qui permet aux visiteurs de manipuler et comprendre les thèmes proposés. Aussi, cette manière d'éduquer passe via une approche sociale et quotidienne qui se veut ludique et participative. C'est dans cette originalité que réside l'efficience de cette méthode qui a fait défaut jusque-là. Selon certains témoignages recueillis auprès des élèves de ce même lycée, très peu de notions environnementales leur sont dispensées au cours de leur cursus, et ce, malgré toutes les recommandations. À noter qu'aucun module ou matière précise n'est dédié à l'environnement dont des notions devraient figurer un peu partout dans toutes les matières ou alors à travers les sciences naturelles comme indiqué par le responsable du lycée en question. Il se trouve qu'une élève de ce même établissement qui a pour spécialité “gestion” nous a assuré que la matière des sciences ne lui est pas dispensée de par sa spécialité et qu'aucune notion environnementale n'est fournie non plus. Il est évident qu'on en est encore loin de ce qui devrait exister comme niveau de maturité ou de prise de conscience sur ce chapitre.