Code de wilaya et loi électorale, loi sur les partis et sur les associations seront les principaux textes que son département s'attellera à préparer cet été pour les soumettre au gouvernement. à l'orée des réformes tous azimuts engagées par le président de la République, l'agenda du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, en charge des grands dossiers législatifs et réglementaires, s'annonce des plus chargés pour cet été. Code de wilaya, loi électorale, loi sur les partis et loi sur les associations, sont autant de dossiers sur lesquels se penchera, l'intervalle de la période estivale habituellement consacrée aux congés, le département de Daho Ould Kablia. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministre à l'ouverture des travaux de sa réunion avec les walis, en précisant l'échéancier déjà arrêté au niveau de son département. Tout ce panel de lois à être amendé retiendra, en fait, l'ensemble du staff gouvernemental et les parlementaires, qui avaient pour habitude de déserter souvent la scène nationale en cette période précise. L'agenda de Daho Ould Kablia commencera, dès le 30 juin courant, par la présentation au gouvernement de l'avant-projet du code de wilaya. Cette échéance sera suivie, selon le ministre, de la présentation du projet de loi organique portant régime électoral. M. Ould Kablia précise, à ce titre, que la “matrice de ce projet de loi est déjà confectionnée” par son département. Cette première mouture, souligne-il, est appelée à être “confrontée aux suggestions” formulées par les personnalités consultées par la commission Bensalah, sur les réformes politiques, désignée par le chef de l'état. Le texte sera soumis au débat du gouvernement pendant une période de deux mois, juillet et août prochains, a précisé le ministre. La loi sur les partis sera, quant à elle, présentée au gouvernement, vers début août, selon l'échéancier arrêté par le ministère. Ould Kablia souligne que le projet de loi allait, à son tour, “prendre en charge les préoccupations et suggestions des partis”. S'agissant enfin de la loi sur les associations, le ministre prévoit sa présentation au gouvernement vers la fin du mois de juillet. L'ensemble de ces projets de loi seront, selon le ministre, “enrichis par les partis et les associations et synthétisés par le gouvernement ou des commissions ad hoc qui seront incessamment installées”. Cependant, Daho Ould Kablia a laissé entendre que “certains projets de textes pourraient être synthétisés ou mis en forme définitivement à d'autres niveaux”. Une précision qui suscitera certainement les appréhensions de la classe politique, laquelle doit d'ores et déjà s'interroger sur ces “autres niveaux” que seul Daho Ould Kablia devrait connaître à présent. Ould Kablia veut en découdre avec la bureaucratie Le ministre de l'Intérieur, qui a présenté, à cette occasion, toute une nouvelle feuille de route, à l'intention des walis, et en présence de cinq ministres dont les départements sont directement impliqués dans la gestion des collectivités locales, a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité d'en découdre avec la bureaucratie qui entrave encore le développement économique et social. Dans ce contexte précis, le ministre a d'emblée avancé cette boutade : “Le ministère de l'Intérieur n'est pas le seul producteur de la bureaucratie !” Ceci, avant de rajouter de l'eau à son moulin, en s'adressant toujours aux walis : “Nous devons œuvrer à regagner la confiance des citoyens.” C'est par ces termes que Daho Ould Kablia, empreint de perspicacité, a tenu a rappeler à l'ordre son administration, représentée par les walis, et insisté sur la nécessité de “renforcer la relation entre l'état et les citoyens”. “Nous sommes plus que jamais interpellés à nous mettre au diapason des réformes engagées par le président de la République”, a-t-il martelé. Et le ministre de rappeler les efforts consentis par son département, s'agissant de “l'allégement et l'harmonisation” de certaines procédures administratives. à ce titre, il a notamment mis en avant la “simplification” du dossier à fournir pour l'établissement du nouveau passeport biométrique et de la carte d'identité. Conscient de l'approche de la date butoir, fixée par l'Organisation internationale de l'aviation civile exigeant le passeport biométrique, le ministre a indiqué que “tout est fin prêt” pour la livraison de ce document “à partir du 24 novembre prochain”. Mais il reste, cependant, affirme-t-il, l'aspect lié à la réalisation de l'imprimé du passeport biométrique dont est chargée la Banque d'Algérie. Ce qui pose encore problème, selon le ministre, c'est le film en plastique, (le lamina), recouvrant le passeport afin de sécuriser les deux premières pages comportant l'identification et la signalisation de l'intéressé. Toutefois, M. Ould Kablia se veut rassurant en avançant qu'il ne restait plus que l'ouverture “très prochainement” d'appels d'offres, précisant que quatre opérateurs étrangers ont d'ores et déjà soumissionné. Hormis ce retard, le ministre indique que le reste de l'équipement nécessaire pour la livraison de ce document est acquis et opérationnel au niveau de tous les centres concernés. Selon lui, le dispositif mis, en place pour la personnalisation des passeports biométriques, permettra le traitement d'environ 5 000 dossiers par jour, soit 1 million de passeports par an. Préoccupé par cette opération d'envergure, le ministre indique que pour ce qui est de carte d'identité, “nous continuerons avec l'ancien système”. La livraison des cartes grises et des permis de conduire ne préoccupe pas moins M. Daho Ould Kablia qui compte instruire, après concertation avec les walis, les instances concernées pour définir prochainement “un délai de livraison définitif”, à même de mettre fin au calvaire des citoyens présentement confrontés aux caprices de l'administration.