De violents affrontements ont opposé, hier, les forces de l'ordre aux résidents, à l'hôpital Mustapha-Pacha. Pris d'assaut, les résidents ont su toutefois se défaire du cordon de sécurité mis en place. La tension est subitement montée d'un cran. La situation a dégénéré. Les policiers, perdant leur self-contrôle, ont alors chargé les manifestants. Des coups de poing, des coups fusaient de toutes parts. Plusieurs médecins avaient le visage en sang, les blouses maculées. Face à ces images chocs, les résidents ont doublé de détermination et tenté à deux reprises de forcer le cordon de sécurité. Tentative réussie. Les affrontements devenaient de plus en plus violents. Plusieurs policiers ont perdu leurs casques et même leurs écus ont été cassés. Tentant de rattraper les choses, les policiers ont fragmenté le mouvement. Un groupe a réussi à échapper à la vigilance des policiers et marcher jusqu'à l'APN, où quatre délégués ont été reçus par la commission parlementaire de santé. Un autre groupe, resté à la place du 1er-Mai, a bloqué la circulation en campant à même le sol. Le dernier groupe a été encerclé à l'enceinte de l'établissement hospitalo-universitaire. Plusieurs résidents pleuraient, certains ont même piqué des crises de colère, en voyant leur “honneur et leur dignité écrasés”. Le face-à-face entre manifestants et policiers a duré jusqu'à 15 heures, avant que la police ne décide l'évacuation des résidents restés à l'intérieur du CHU. Plus de 2 000 résidents ont répondu à l'appel du collectif qui a, encore une fois, prouvé la détermination des blouses blanches et leur attachement à leur plate-forme de revendications. “Nous sommes sortis car ils ont remis en cause notre patriotisme. Nous nous battons pour un bon système de santé, pour le malade algérien là où il se trouve”, s'insurge le Dr Mohamed Sahnoun, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). 16h passées. Les délégués reviennent de l'APN ; les policiers tentent pour la énième fois de convaincre les résidents de débloquer la circulation. Toujours rien. Après discussion avec les délégués, ces derniers réussissent à convaincre leurs collègues qui décident de leur propre chef de revenir à l'intérieur de l'hôpital. Selon le syndicat, et suite à l'entrée en action de la brigade d'intervention, quatre résidents, dont une femme, ont été interpellés. Les étudiants en résidanat n'étaient pas seuls, les étudiants en médecine étaient, également, de la partie. Ces derniers se battent depuis des mois pour une meilleure formation du futur médecin généraliste.