Un colloque international intitulé “Risque, vulnérabilité et fiabilité dans la construction”, le premier du genre à être organisé en Algérie, s'est tenu à l'hôtel Sheraton Club-des-Pins, les 11 et 12 de ce mois. Il a eu pour objectif principal de faire le bilan de la méthodologie d'évaluation des risques, de la vulnérabilité et de la fiabilité de la construction. Des éminences, dans ce domaine, venues de France, du Japon, d'Italie, du Mexique, des USA et du Venezuela, ont exposé les dernières études et les résultats des récentes expérimentations. Les scientifiques algériens, présents en grand nombre, ont disputé la vedette aux étrangers. À l'exemple de M. Aoudia (université de Trieste, Italie) et M. Khemici (ABS Consulting, Oakland-Californie, USA). Des professeurs et chercheurs nationaux ont aussi brillé par l'exposition d'études expérimentales et la présentation de nouvelles approches scientifiques. M. Khemici a tenu à rappeler aux participants au colloque la nécessité de conjuguer les efforts en vue de garantir une sécurité optimale des ouvrages. C'est un problème d'importance cruciale pour les pouvoirs publics. Néanmoins, tous les conférenciers convergent sur le fait que l'homme avance de manière graduelle dans le traitement des effets des tremblements de terre, dans la mesure où chaque séisme apporte de nouvelles données et permet de mieux maîtriser les normes de construction. Aujourd'hui, on peut construire des battisses qui peuvent faire face à un séisme de magnitude 8, sans qu'il y ait mort d'hommes. Les scientifiques présents à ce colloque ont insisté sur l'étude du sol sur lequel des bâtisses sont construites. Ils insistent sur le fait que l'on peut “construire sur tous genres de terrain et même sur l'eau. Il suffit de mettre les moyens adéquats.” Pourquoi le séisme de Boumerdès a fait autant de dégâts alors que notre pays a déjà subit au moins trois séismes désastreux en l'espace de 23 ans. La réponse des scientifiques est unanime : “Nos travaux et recherches ont une référence internationale. Malheureusement, les intervenants ne prennent pas en considérations nos orientations et nos résultas.” Les collectivités locales et les personnes chargées du suivi dans le secteur sont accablées. “On demande le diplôme de pharmacien à la personne qui veut ouvrir une pharmacie, mais pas à celui qui doit intervenir dans l'acte de bâtir”, précisent nos scientifiques dans le domaine. Ils considèrent que l'Algérien, même le plus nanti, fait plus confiance au maçon qu'a l'ingénieur. M. B.