Une quantité de 5,2 tonnes de drogue a été saisie, jeudi dernier, au lieu-dit Hassi-Bouzarif, à Oued El-Assel (Tindouf), par une patrouille de garde-frontières (GGF) de Hassi-Khebi. Selon les premiers éléments de l'enquête, les narcotrafiquants ont acheminé leur marchandise à dos de chameaux afin de tromper la vigilance des sentinelles du Grand-Sud algérien où sévit une vive tension à cause de la sanglante guerre en Libye et la menace d'infiltration des groupes armés dans le Sahel. Cette caravane était menée par des narcotrafiquants qui guidaient ces bêtes de somme à distance, sans pour autant recourir à l'usage d'armes de guerre, comme ce fut le cas il y a quelques mois seulement. Visiblement, la drogue, par ailleurs, conditionnée dans des sacs hermétiques, était destinée à d'importants réseaux implantés en Libye où armes, drogue et terrorisme font bon ménage. Et pour cause, les trafiquants de stupéfiants sont conscients du danger qui les guette à la frontière algéro-marocaine, notamment sur la bande de Hassi-Khebi, Hassi-Zeghdou, Hassi-Bouzarif et au niveau des postes avancés depuis le renforcement des postes de contrôle et de surveillance, mais aussi des effectifs. En effet, selon notre source, les narcotrafiquants ont non seulement changé de méthode de convoyage, mais aussi l'itinéraire à emprunter pour arriver à destination. C'est que, lors de la récente inspection des frontières au Grand-Sud du patron de la GN, le général-major, Ahmed Bousteïla, d'importantes décisions avaient été prises afin de neutraliser les convois de drogue et de lutter contre toute forme de crime transfrontalier, et ce, en exigeant une haute surveillance et des résultats. Pour preuve, lors de cette opération, et après une vaste opération de ratissage, les GGF ont également découvert des sacs de kif traité abandonnés par les narcotrafiquants qui ont pris la fuite vers le territoire marocain à la faveur de la nuit. Le 27 mars dernier, 3 tonnes de drogue avaient été saisies à Batna alors que des centaines de sacs bourrés de kif ont été saisis sur la voie routière à l'ouest du pays. D'autres quantités inestimables de la même substance avaient également été récupérées sur les plages de l'Ouest. À ce rythme, il faudra s'attendre encore à d'autres tentatives de convoyage surtout que l'été est déjà et que les conditions deviennent rudes pour subir les méandres du désert algérien et libyen. FARID BELGACEM