Le résultat en faveur du RMF était largement prévisible dans la mesure où les deux autres principaux courants du CFCM, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans et la Fédération de la Grande-Mosquée de Paris (GMP), proche de l'Algérie, avaient appelé à boycotter le scrutin. Faute d'adversaire, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche du Maroc, a remporté dimanche, avec 62% des voix, les élections pour le renouvellement des instances régionales du Conseil français du culte musulman (CFCM). Dans le Languedoc-Roussillon, la liste algérienne d'Abdallah Zekri, qui a défié l'appel au boycott du recteur de la Grande-Mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, a conquis 25% des suffrages. Elle aura ainsi droit à un siège au conseil d'administration du CFCM au niveau national. Sur les 3 636 (bien 3 636) délégués inscrits dans les 25 régions (dont trois en Île-de-France et un à La Réunion), représentant 700 mosquées et lieux de culte, 3 176 ont participé au vote, soit un taux de participation de 87,35%. Le 19 juin, les Conseils régionaux, issus des élections de dimanche, réunis en assemblée générale, éliront à leur tour le bureau exécutif et le conseil d'administration du CFCM, lequel choisira le nouveau président du CFCM. Le résultat en faveur du RMF était largement prévisible dans la mesure où les deux autres principaux courants du CFCM, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans et la Fédération de la Grande-Mosquée de Paris (GMP), proche de l'Algérie, avaient appelé à boycotter le scrutin. Deux listes algériennes ont quand même concouru sous une bannière indépendante. En plus du Languedoc-Roussillon, il y avait la Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Parmi les associations votantes, la liste RMF a recueilli 62% des votes, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) 9%, la Fédération de la Grande-Mosquée de Paris (GMP) 3%, la Fédération française des associations islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), près de 1%. Le CFCM, créé en 2003 par Nicolas Sarkozy, est censé être l'interlocuteur des pouvoirs publics sur les questions de l'islam. Dalil Boubekeur en a assuré la présidence jusqu'en 2008 sur désignation. Il a perdu le poste lorsqu'il a fallu passer aux élections en 2008. Dans un communiqué transmis à Liberté, Abdallah Zekri se défend contre les accusations de la GMP. “Les Algériens, qui ne souhaitent plus être des spectateurs au sein des instances de l'Islam, mais de véritables acteurs, ont participé à ce scrutin afin de faire entendre leurs voix”. “Ils ne comprennent plus et ne veulent plus admettre que Dalil Boubekeur impose son point de vue qui est une aberration dans la mesure où il fait participer deux membres de la GMP au bureau national du CFCM et interdit aux présidents de fédérations de participer au niveau régional, là où les décisions se prennent. Il vient d'être désavoué par plus de 680 Algériens et 40 mosquées qui ont répondu présent lors de ces élections. La question est simple, faut-il canaliser et prendre en charge ces Algériens ou bien leur dire on ne vous reconnaît plus, au risque de creuser un fossé entre eux et l'institution Mosquée de Paris ?” En ce qui le concerne personnellement, il dit avoir été “jusqu'au bout de sa logique, à savoir se battre pour que la surface algérienne soit présente dans sa région et fasse entendre sa différence”. Sa liste a obtenu une place au conseil d'administration du CFCM au niveau national, deux places au bureau du Conseil régional du culte musulman (CRCM) et six places au conseil d'administration du CRCM Languedoc-Roussillon. “Sans les pressions inadmissibles de toutes parts, le résultat aurait été meilleur”, déplore-t-il. Mais Dalil Boubekeur a contesté, dans un communiqué, la “légitimité que veulent se donner les initiateurs d'un scrutin qui n'est pas représentatif”.