Le mouvement de protestation, qui a débuté mardi dernier à l'institut Pasteur, ne semble pas, pour le moment, se rapprocher d'un dénouement. Les contestataires revendiquent une revalorisation de leur salaire avec un effet rétroactif à partir de 2008, la révision du régime indemnitaire, la mise en place d'une grille des salaires, la revalorisation des indemnités et l'intégration d'une prime de contagion et de risque, ainsi qu'une prime de rendement collectif et d'encadrement. Les grévistes parlent d'échec des négociations avec la direction et souhaitent la tenue d'une assemblée extraordinaire avec la participation des représentants du ministère de la santé. Tout en faisant remarquer que la principale revendication des grévistes concerne l'augmentation des salaires, le directeur général de l'institut Pasteur Algérie, le Pr Mohamed Tazir, rappelle que “les agents de l'IPA ont bénéficié, depuis 1998, de cinq augmentations. La dernière augmentation a eu lieu en juin 2009, avec un taux allant de 20 à 40% sur le dernier salaire. Il faut savoir aussi que les agents de l'IPA ont toujours été les mieux payés du corps des travailleurs de la santé, et que l'IPA fonctionne sur ses fonds propres et n'a aucune subvention de l'Etat pour son fonctionnement”. Pour toutes ces raisons, il estime que ce débrayage est “dans l'air du temps”. Notre interlocuteur soutient qu'il est “le fait d'un groupuscule d'agitateurs qui manipule certains travailleurs minoritaires en nombre, dans certains laboratoires seulement, en abusant de leur naïveté et de leur bonne foi”. Le Pr Mohamed Tazir fait remarquer également que “la grève a été déclarée illégale par l'inspection du travail, car aucune règle en la matière n'a été respectée”. Pour ce qui est de l'échec des négociations avec la direction, argument avancé par les grévistes pour exiger la tenue d'une assemblée extraordinaire, le directeur général de l'IPA réplique qu'“avant le déclenchement de ce mouvement, la section syndicale a demandé la tenue d'une assemblée générale. Cette demande a été acceptée par la DG et après une réunion de concertation où les raisons de la DG ont été expliquées de vive voix aux membres de la section syndicale, une réponse écrite a été remise à la section syndicale avec accusé de réception. Nous avions proposé une date après le 15 juin, compte tenu de l'emploi du temps très chargé du DG. La section syndicale a voulu imposer une date immédiate, trois à quatre jours après leur demande. Nous avons maintenu notre proposition de la 3e semaine du mois de juin”. Le Pr Tazir ajoute : “Dans une seconde correspondance, la section syndicale a fait parvenir une "plateforme de revendications" à la direction. Une réponse immédiate a été faite, avec accusé de réception, à la section syndicale pour leur proposer d'en discuter lors d'une réunion le dimanche 12 juin à 15h. Cette proposition est toujours maintenue malgré ce mouvement de grève illégal. Tout cela pour montrer la bonne foi de la direction générale.” L'actuel directeur général de l'IPA a été installé dans ses fonctions, en janvier 2010. Il s'est attelé, depuis cette date, à engager un plan de restructuration de l'institut, sur tous les plans. C'est cette démarche qui motive, selon le Pr Tazir, le mouvement de protestation. “Sur le fond, je pense que tout cela est de la manipulation pure et simple pour tenter de déstabiliser une équipe de direction, installée depuis un an et demi, qui essaye de mettre de l'ordre à l'IPA qui a connu une grave période (plusieurs années) de non-gestion, de gabegie et même de sabotage, avec pratiquement un pillage organisé.”