Les services communaux du pays ont été, hier, relativement paralysés par une grève de deux jours initiée par le Conseil national du secteur des communes (CNSC), affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP). Hier, en début d'après-midi, le taux de suivi variait d'une wilaya à l'autre. Ce suivi dépendait, évidemment, du poids local du syndicat initiateur, mais il reste que dans certaines régions il a atteint presque les 80%, estimaient les syndicalistes, citant pour exemple la wilaya de Bejaia. A Alger, le mot d'ordre a été peu suivi comme à Oran où il avoisinait les 50%. Ainsi, après les enseignants et les praticiens de la Santé publique, c'est au tour du personnel des communes de se faire entendre à travers ce mouvement, appelé au demeurant à se renouveler chaque semaine. Les communaux sont en colère. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et s'estiment marginalisés. «Contrairement aux autres secteurs, le régime indemnitaire des communaux n'est pas encore promulgué», indiquait hier un représentant du SNAPAP, Nordine Kerkour, qui regrettait au passage «le contenu de notre statut particulier qui a été décrété sans que nous y soyons associés». Il a évoqué également «l'exclusion du personnel des communes et des corps communs des augmentations salariales décidées lors de la dernière tripartite» pour expliquer ce débrayage qui ne manquera pas de se traduire par des désagréments sur le quotidien des administrés. La classification catégorielle instituée par la nouvelle grille des salaires est jugée «des plus marginales et insignifiantes», par notre interlocuteur. En fait, la promulgation du projet de statut particulier des communaux et le régime indemnitaire, la révision de la classification catégorielle des communaux, la revalorisation et l'attribution d'autres primes et indemnités, la revalorisation et l'actualisation de la prime de rendement et le maintien de la retraite sans condition d'âge sont autant de revendications consignées dans la plate-forme des communaux et des corps communs. Par corps communs, comprendre les travailleurs exerçant dans l'Education et la Santé, notamment. Les syndicalistes relèvent d'autres insuffisances comme les primes et indemnités concernant la nuisance, les maladies contagieuses, le travail posté, la femme au foyer, les allocations familiales, le transport et le logement. «Nous faisons partie d'un secteur lésé par le ministère de l'Intérieur», fait remarquer notre interlocuteur qui n'écarte pas l'option du dialogue, ajoutant «si le ministre décide de dialoguer, la deuxième grève prévue pour le mois d'avril sera annulée». Les contestataires revendiquent, également, la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne indexé sur le coût réel de la vie, l'intégration des contractuels en poste, notamment ceux exerçant dans le filet social, ainsi que la défense des libertés syndicales et le droit de grève.