La Jordanie n'a pas été trop gâtée par la nature, mais dispose quand même de quelques destinations touristiques. La seule ouverture sur la mer Rouge se trouve à 300 kilomètres au sud d'Amman. Une bande côtière d'à peine 20 kilomètres, dont près de la moitié est occupée par le seul port du pays. Mais El Akaba compte 28 hôtels, dont quatre de classes 5 étoiles, et quatre de classe 4 étoiles. En tout, la ville franche compte 3437 lits. Le secteur du tourisme emploie 2500 personnes. C'est le secteur qui attire le plus d'investissements (50%). Sept hôtels de grande classe (5 à 7 étoiles) sont en cours de construction, sans compter les autres de classe quatre étoiles. La ville accueille annuellement entre 700 et 800.000 touristes, en majorité des Européens. La tension sur les structures d'hébergement est telle que tous les appartements de la ville sont à louer. La température ambiante (24 à 25 degrés) fait que la fréquentation y est importante durant toute l'année, sauf en juin et juillet, que ce soit par les touristes ou par les Jordaniens. Mais depuis le déclenchement du " printemps arabe ", la ville subit de plein fouet la crise : 60 à 70% de recul de l'activité touristique. Les professionnels du tourisme pointent du doigt la politique gouvernementale en la matière et demandent à ce que la Jordanie soit proposée comme destination touristique à part entière, ne dépendant d'aucun autre pays. Face à cette crise, le gouvernement jordanien suggère aux hôteliers de revoir à la baisse leurs tarifs et de ne pas les augmenter pour la saison prochaine. Mais pour le président de l'association des hôtels d'El Aqaba " il est impossible de comparer la Jordanie à l'Egypte, en matière de tarifs, en raison du coût des charges qui sont plus élevées chez nous et de la main d'œuvre qui est dix fois plus chères chez nous par rapport à l'Egypte ". Le pays, qui compte énormément sur les revenus du tourisme, est entrain d'agrandir l'aéroport d'Amman, " Queen Alia international ". Les travaux confiés aux " Aéroports de Paris " devraient être achevés en 2013, pour donner lieu à un " mini Roissy ". Pour l'aéroport d'El Aqaba, même si son extension n'est pas encore à l'ordre du jour, il adhère à l'open sky et peut, donc, recevoir, toutes sortes d'avions, à tout moment. La ville côtière a des atouts à faire valoir, notamment son statut de ville franche, mais aussi sa proximité des destinations touristiques les plus convoitées : 1heure 30 de Petra et moins d'une heure de l'Oued Rum (désert jordanien). Mais la ville reste très animée, surtout le soir. Ses terrasses de café, ses boutiques et ses restaurants font d'elle un lieu privilégié de villégiature et de bonnes affaires. Mer morte : Une destination de rêve S'il est une destination à ne pas rater en Jordanie, c'est bien la mer morte. Ce coin le plus bas au monde (plus de 400 mètres au-dessous du niveau de la mer) avec un taux d'oxygène dix fois plus élevé que n'importe quel autre endroit au monde. La région, pas très éloignée de la capitale Amman (45 kilomètres) dispose d'une vingtaine de complexes hôteliers de grand luxe. Conçus sous forme de villages disposant de tout le confort et d'une gamme variée de soins et d'espaces de détente, de quoi rendre le séjour des plus agréables et des plus inoubliables. La mer morte est réputée pour ses vertus curatives, notamment en ce qui concerne les problèmes de peau. Mais elle constitue également un lieu de plaisance et de repos idéal. Une cure avec un bain de boue et une plongée dans la mer morte restent le moment fort di séjour. Mais les clients disposent de tout le confort dans les salles de Spa, aussi luxueuses que diversifiées et qui rivalisent en offres dont le but est d'apporter le confort et le sentiment de bien être à tous les touristes. Bien sur, ces complexes hôteliers de renommée mondiale ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Il faut savoir qu'une nuitée dans ces complexes varie entre 150 et 250 euros, sans compter les frais des soins en Spa (entre 30 et 90 euros). Les produits de la mer morte, surtout la boue et le sel sont très appréciés et très demandés par les touristes, notamment pour les soins du corps, du visage, des mains et des pieds. Mais la mer morte est menacée de disparition. Chaque année, elle perd au moins 40 mètres, du fait de la très forte évaporation. Ses principales sources d'eau, notamment le lac Tibériade et le fleuve du Jourdain ont été " pompés " par les Israéliens, mais les Jordaniens aussi puisent toutes les autres sources, en raison du manque criard d'eau dans la région. Un projet de transfert de l'eau à partir de la Méditerranée a été envisagé par les Jordaniens, mais les Israéliens refusent arguant que le canal traverserait leur territoire et créerait des problèmes. Autre idée : ramener l'eau de la mer rouge, mais c'est un peu plus loin et, donc, plus couteux. Pas loi de là se trouve la réserve naturelle El Mujib. Des canyons traversés par un filet d'eau très prisés par les amateurs d'aventures et de sports de montagne. Des bungalows ont été construits, sur les rives de la mer morte, pour les touristes de passage, qui voudraient passer la nuit, tout en profitant des canyons d'El Mujib. Un endroit où l'on peut apprécier le silence et la beauté du paysage, surtout à l'heure du coucher de soleil. Tourisme religieux : De Madaba à Petra en passant par la grotte de Loth Terre de prophètes, la Jordanie compte de nombreux sites religieux témoignant du passage de Prophètes et de civilisations anciennes. Madaba, la ville chrétienne, est citée dans la Bible. La ville est réputée pour sa mosaïque ancestrale. Pas loin se trouve El Maghtas, ou Bethanie, là où le Christ a fait son baptême. Un peu plus loin se trouve le mont Nébo, là où Moise a contemplé pour la dernière fois la terre Sainte (Jérusalem), sans jamais y pénétrer, après avoir fui l'Egypte. La grotte du prophète Loth, ou encore les lieux des batailles menées par les compagnons du Prophète Mohamed sont autant de lieux proposés aux touristes avides de faire un voyage dans le temps. Mais le lieu le plus visité et le plus prisé reste Petra avec son fameux " trésor ". La ville fondée au 8ème siècle avant JC. Elle est composée de nécropoles taillées à la roche et offre un spectacle unique au monde. Bien sur, tous ces sites religieux et historiques attirent des milliers de touristes et, par voie de conséquence, des complexes touristiques à même de recevoir tout ce beau monde et offrir tout le confort aux visiteurs. Toutefois, les Jordaniens font une distinction entre touristes arabes, qui sont considérés au même titre que les ressortissants jordaniens et les autres touristes. A titre d'exemple, le touriste européen, qui visite Petra devra payer 60 euros de droits d'entrée, alors que le touriste arabe ne paye que 20 euros. Tous les sites sont protégés et dotés de plaques signalétiques et des panneaux d'information. En Jordanie, il faudrait passer impérativement par des agences de voyage pour visiter ces lieux, tout comme pour aller dans le désert de l'Oued Rum. Oued Rum, bains de Ma'in, la nature se paye ! Le désert jordanien offre des paysages féériques, ressemblant à notre Tassili, notamment du côté de Djanet. Mais cela reste un désert en miniature. Et pourtant, au moins une dizaine de camps de toiles disposant de toutes les commodités, sont dressés à l'entrée du circuit. Ce dernier, qui ne dure pas plus de deux heures, est ponctué par deux haltes, où des tantes, avec thé et produits artisanaux pour les touristes, sont dressées. Au bout, une escalade sur un rocher pour contempler le coucher de soleil, puis retour au camp de toiles, pour un dîner à la traditionnelle, sous les torches et les bougies disposées un peu partout, dans une ambiance de rêve. Les Jordaniens savent faire de l'excellent travail avec peu de moyens. Le circuit est proposé à bord de simples pick up. Mais dans les camps de toile, tout le confort est disponible, à commencer par les sanitaires et les salles de bains, dont la propreté n'a rien à envier aux cinq étoiles. Pas très loin de Amman, les thermes de Ma'in, les seuls dont dispose le pays, sont d'une beauté exceptionnelle, avec des chutes d'eau chaude qui jalonnent les montagnes et des hôtels de luxe qui y font face, la station thermale est un haut lieu de repos et de soins. Le luxe et la qualité des soins ont leur prix, mais cela vaut la peine, eu égard à la qualité de services et des soins offerts aux pensionnaires. Des projets grandioses de complexes touristiques sont en cours de réalisation, un peu partout à travers les sites touristiques en Jordanie. Toutes les grandes chaînes hôtelières mondiales y sont présentes. Mais depuis le mariage de la sœur du roi avec le président des Emirats arabes unis, le pays connait un boom des investissements, notamment en matière de réalisation de complexes touristiques de grande envergure. La Jordanie veut sa part du flux mondial des touristes et met les moyens pour les attirer. Les Algériens, connus pour être de grands dépensiers, pourraient y trouver une bonne destination de vacances, où les services sont irréprochables, pour peu que nos agences de voyages et celles de la Jordanie nouent des liens mutuellement bénéfiques.