À deux semaines de l'indépendance de la région du Sud-Soudan, qui est déjà semi-autonome, l'intensification des combats au Soudan inquiète les Nations unies, les Etats-Unis et l'Union africaine. Elle constitue une menace pour les accords de paix qui ont permis de mettre fin à la guerre civile, la plus longue et la plus meurtrière sur le continent. Au cours des dernières semaines, des combats ont opposé les troupes du chef de l'Etat, le nordiste Omar El-Béchir, et des forces sudistes de l'Armée populaire de libération du Soudan dans plusieurs régions du pays. Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU a rapporté qu'un “sentiment de panique gagne de plus en plus certaines populations déplacées, qui se retrouvent piégées par la violence et les lignes de clivage ethniques”. El-Béchir a utilisé sa chasse aérienne dans les monts Nuba, une zone peuplée, au motif que des rebelles s'y sont réfugiés. Les combats ont pour théâtre le Kordofan-Sud, une région pétrolifère du centre du pays. De 1983 à 2005, cette région avait été un champ de bataille pendant la guerre civile entre le Nord arabo-musulman et le Sud afro-chrétien. Depuis le 5 juin dernier, cet Etat est en proie à des affrontements. Les combats opposent les troupes nordistes des SAF appuyées par des milices et des combattants liés à l'armée populaire de libération du Soudan (SPLA, armée sudiste).